Voici les résultats de l'enquête du WWF concernant l'information fournie aux consommateurs par les magasins de mobiliers et produits en bois. Casa, Carrefour, Castorama, Leclerc, Auchan, Pier Import, on y retrouve toujours les mêmes. Entre les records de consommation EDF et la vente de bois tropicaux qui se porte à merveille, je reste perplexe quant à la prétendue prise de conscience des français...
Sans aucun scrupule, tous ces magasins se cachent derrière leurs labels, slogans et publicités, nous faisant croire que nous ne participons pas à la destruction des dernières forêts tropicales. Prenons un exemple, au hasard Lapeyre ! Leader européen dans la menuiserie industrielle (appartenant au Groupe Saint Gobain) et propriétaire de la société Eldorado (4ème exportateur de bois au Brésil). Voyons comment cette entreprise nous mène en bateau.
En 2000, Greenpeace dénonce l’exploitation illégale de la forêt amazonienne et Lapeyre dans la foulée. Selon Greenpeace, par l’intermédiaire de Eldorado, Lapeyre est le premier revendeur de bois amazonien en Europe (faisant pression sur Castorama et Leroy Merlin), et près de la moitié des fournisseurs d’Eldorado ont eu une activité forestière illégale. Après l'acharnement de Greenpeace, Lapeyre, Castorama et Leroy Merlin s'engagent à n'importer que du bois certifié FSC d’ici la fin 2005 (c'est-à-dire du bois provenant de forêts gérées de façon responsable, dixit le label). Un programme de certification ISO 14001 contribue également à cet engagement.
En septembre 2004, près de 200 000 fenêtres Lapeyre en bois tropical (10% du marché national de la fenêtre en bois) sont labellisées FSC.
En 2005, Lapeyre reçoit une distinction pour les succès de l’usine Poreaux (l'un de ses 11 sites industriels en France) : l’Eco-Trophée Bois décerné par le CTBA (Centre Technique du Bois et de l'Ameublement). Un grand nombre de ses produits en bois sont désormais certifiés PEFC ou FSC, certifications reconnues par les ONG internationales.
Et pourtant, cette même année, le Directeur Général de Eldorado, Frank Creti, affirme qu'il ne peut pas garantir l'origine du bois non certifié acheté par Eldorado, quantité qui représente 77% de la totalité du bois acheté ! "Il n'y a pas de traçabilité possible. Nos fournisseurs achètent des grumes provenant de la déforestation".
Voilà où nous en sommes.
Des forêts disparaissent, des associations s'activent, des certifications voient le jour, des industries s'engagent, des individus manipulent. Autant d'efforts qui n'ont rien changé, mais seulement rassurés les consommateurs. En 2008, la forêt amazonienne est plus que jamais d'actualité... L'Occident a besoin de labels pour donner bonne conscience à sa consommation. L'idée de certifier était bonne, seulement voilà, les pays exploités sont corrompus et manipulés. Comment garantir une certification ? Une série d'engagements, d'accords, de signatures... mais sur place, les forêts se meurent parce que si nous ne sommes pas prêts à changer notre consommation, les industriels ne sont pas prêts à diminuer leurs profits.
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