Blog à vocation informative, à l'atmosphère parfois militantiste.

N'hésitez pas à laisser vos commentaires et états d'âme.

29.4.10

Plus de requin dans nos assiettes !


Il est absolument nécessaire de prendre conscience de l'état de nos océans et de la catastrophe écologique qu'engendre la surpêche. Tout comme de nombreuses autres espèces marines, le requin est en danger.

L'industrie de la pêche continuera de fournir les grandes chaines alimentaires jusqu'à disparition des espèces mais seulement avec notre complicité. Il est donc de notre devoir d'agir en bon citoyen : nous ne devons pas consommer de requin ou toute autre espèce menacée, nous devons convaincre notre entourage de la nécessité de notre comportement et pointer du doigt ceux qui s'en fichent.

Pour l'humain, les océans sont perçus comme des garde-mangers mais il n'en ressort pas moins que nous devons les protéger et respecter toutes formes de vie qui les habitent. Malheureusement, il est inutile d'espérer une quelconque sagesse du lobby de la pêche qui rase tout sur son passage, ni des dirigeants politiques qui manipulent les quotas comme un responsable de magasin administrerait l'épuisement de ses stocks. Et même ainsi, les gouvernements ne sont pas fichus d'apporter une protection concrète pour empêcher la disparition des espèces. A nous de réagir comme toujours...


‹‹ La disparition du requin pourrait s'avérer catastrophique car les grands équilibres alimentaires seraient rompus. Le requin est en effet essentiel à la biodiversité marine et son un rôle écologique est fondamental.
Sur les 591 espèces de chondrichtyens évaluées par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), 126 se sont avérées être des espèces menacées. Parmi celles-ci, 22 sont classées dans la catégorie " En danger critique d'extinction " : leurs populations ont perdu au moins 80 % de leurs effectifs au cours des 10 dernières années ou bien de trois générations successives.
Les requins ont une espérance de vie très longue, et leur maturité sexuelle est tardive, avec un faible nombre de descendants par individu. Une pêche excessive fait donc chuter très rapidement les populations, avec une faible chance de régénération du stock.
En 2005, 771 105 tonnes de requins ont été péchés au niveau mondial.
On considère aujourd'hui qu'environ 100 millions de requins sont pêchés chaque année.
La forte diminution du nombre de ces super-prédateurs peut avoir de graves conséquences sur l'ensemble de l'écosystème où ils vivent et qu'ils contribuent à réguler.
Ils consomment en effet prioritairement les proies faibles, malades ou âgées ce qui, à l'intérieur d'une population, privilégie les animaux les plus sains et les mieux adaptés à leur environnement.
Les requins de récifs par exemple ont un rôle régulateur : ils consomment des prédateurs intermédiaires (mérous, lutjans...) qui eux-mêmes se nourrissent de poissons herbivores (poissons-chirurgiens...). En cas de diminution du nombre de requins, leurs proies prolifèrent et consomment trop d'herbivores qui ne seront plus assez nombreux pour brouter les algues. Celles-ci vont alors se développer au détriment des coraux.
Les requins sont également recherchés pour l'huile contenue dans leur foie, d'excellente qualité, pour leur chair et accessoirement pour leur peau, utilisée en maroquinerie sous le nom de galuchat.
Chaque année, ce sont 73 millions de requins qui seraient tués pour leurs ailerons. ››



‹‹ L'état des populations de plusieurs espèces de ces petits requins (Centroscyllium; Centroscymnus; Centrophorus; Deania) est catastrophique. Ces petits requins sont vendus (pour la consommation humaine) en France sous les noms de saumonette, siki, aiguillat, ...

Vous trouverez ci-dessous la liste noire (non exhaustive) des sites qui vendent des produits dérivés de requin, ou d'annuaires mentionnant de tels sites. Sea Shepherd vous invite à boycotter ces entreprises et à leur faire part de votre désapprobation. N'hésitez pas à leur écrire pour manifester votre opposition, et expliquer pourquoi. Pour certains de ces sites censés vendre des produits naturels et respectueux de la Nature, il semble en effet aberrant de vendre des poudres et des produits dont l'efficacité clinique reste à démontrer dans les domaines dans lesquels ils sont largement vantés (cartilages de raies et de requin par exemple).

Merci de votre contribution!

Liste des sites vendant des ailerons de requins et dérivés :
Nestlé • Les proteines • Activ pharma • Sedao • Anthyllide • Laboratoire vachon • Les 3 suisses • Iboa • Le labo • Relais chateaux (1er site) • Relais chateaux (2e site) • Web Santé • Pleine santé • Vizen • Biolux • Conua • Biogassendi • Fleurance nature • Anastore.com • Vitaliform • Huile et baume • Maison radical • Toute la nutrition • Biogelule • On veut tout • Nutrition concept

Laboratoires pharmaceutiques :
ADP Laboratoire Pharmaceutique • Seah International • Terrocéan • Laboratoire pierre caron • Laboratoires Lustrel • Laboratoire santé+ • CV Technologies Inc. • Laboratoires Yves Ponroy • Biovitae • Arnaud Azelis SAS • Distri B3 (formulaire de contact) • Martin Bauer • Nutrilys Ecomer • Natural Forme • Label Web
Sites divers :
• Restau-marché • photo attitude • Nootao • La malle au trésor • ABC beauté • Natural forme • Dieti natura • Supersmart.com • Nutrilys • Shopnewzealand • Vitaligay • Disney • Tenforme • Ribes nature • Enerex • Bio vitalité • Abc de la nature • Anti âge • Copalis •  Acheter moins cher

Annuaires :
• le guide.com • shopping.fr • Greenzer • Kompass • Shop mania • Parapharmiebio • Biogelule • Boutique nature • Moulin Delaunay • Les compléments • Achat ebuy • Asahi • Ecosapiens (en attente doivent le retirer de la vente) • Parapascher • Le monde de Lea • Nature et algues • Pharmaservice • Bio nature sans frontières • Bio santé nature • Diffusion.fr • Majesty • Nuorizon • Shopzilla • Naturabelle • Oceante • Les nouvelles marques • Labelweb • Brin d'herbe • Biogelulles • Shopix • Wsn diffusion •  Nutrimenthe • Maigret diffusion 

N'hésitez pas à nous écrire pour actualiser cette liste! ››

(vous pouvez accéder aux liens de cette liste sur la page Sea Shepherd)


25.4.10

Quoi de neuf en mer ce mois-ci ?

Une plate-forme pétrolière sombre et provoque une marée noir au large de la Louisiane (LeMonde.fr)


Naufrage d'un cargo chinois transportant du charbon sur la Grande Barrière de corail en Australie (Courrier international)


Cargo italien pris en flagrant délit de dégazage (rejet illicite d'hydrocarbures) dans les eaux territoriales françaises en Méditerranée  (nicematin.com)


L'économie mondiale nous rend complice de l'agonie des océans. Sans compter les décennies d'industrialisation qui ont transformés les fonds marins en véritables décharges, les océans sont victimes de la surpêche, mais aussi de graves pollutions et contaminations dues aux activités humaines.
  

Notre consommation est étroitement liée à la santé des océans
Comment pouvons-nous agir efficacement pour les protéger ?
- La consommation de produits locaux se traduit par la diminution du trafic maritime, nous devons privilégier ces produits, et ceux provenant des pays voisins (les codes barres indiquent leur provenance, voir ici). 
- Nous devons bannir de notre consommation les espèces marines menacées d'extinction mais aussi celles qui sont surexploitées comme le requin.
- Nous devons condamner les produits d'entretien qui ne respectent pas l'environnement, ces détergents toxiques finissent invariablement dans les eaux usées, les rivières, les nappes phréatiques et la mer.


20.4.10

No impact man

à faire circuler sans modération

No impact man de Colin Beavan est un livre qui pose au fond le problème de l’articulation entre comportement individuel et décision collective. Ces deux aspects sont absolument complémentaires d’autant plus que nous agissons par mimétisme ou interaction spéculaire : tu fais parce que je fais parce que nous faisons tous. Colin Beaval espère une « réaction en chaîne » : plus nous serons nombreux à imiter le no impact man, plus la nécessité de faire de même se répandra dans la société. Mais dans une société bercée par le confort  et la sidération des masses, il n’est pas évident aujourd’hui de se diriger vers la simplicité volontaire et le refus de l’ascenseur quand il faut grimper 9 étages.
Pourtant, c’est possible, et la réduction des ressources naturelles nous incitera de toute façon à limiter notre empreinte écologique. Sauf régime autoritaire et inégalitaire, les politiques suivront alors l’exemple des objecteurs de croissance et seront eux-mêmes en nombre croissant à modifier leur mode de vie… Voici quelques extraits du livre :
1/7) introduction
Pendant un an (en 2007), ma femme Michelle, ma fille Isabella et moi, qui habitons en plein cœur de New York, avons essayé de vivre sans causer d’impact sur l’environnement. Autrement dit, nous avons fait de notre mieux pour éviter de produire des déchets (finis les plats à emporter), réduire nos émissions de dioxyde de carbone (finis la voiture et l’avion), ne plus rejeter de substances toxiques dans l’eau (fini les détergents), arrêter d’acheter des denrées de contrées lointaines (finis les fruits de Nouvelle-Zélande). Evidemment, finis aussi : l’ascenseur, les aliments conditionnés, le plastique, la climatisation, la télé, les articles neufs…
Je n’avais pas l’intention de faire dans la demi-mesure, de me contenter d’utiliser des ampoules basse consommation ou de recycler à tout-va. L’idée était d’aller aussi loin que possible, d’atteindre le zéro impact environnemental. Je visais non seulement le zéro carbone mais aussi le zéro déchet, zéro pollution dans l’air, zéro toxine dans l’eau, zéro ressource pompée à la planète. Je ne voulais aucune empreinte écologique. J’avais décidé de contrebalancer tout impact négatif par un impact positif. J’avais conscience que ce serait dur. J’ai donc décidé que nous procéderions par étapes. Je ne tenais pas à ce que ma femme et ma fille me quittent. Mais en faisant du mal à ma famille pour ne pas faire du mal à la planète, j’ai mis le doigt sur des choses importantes.
2/7) les raisons d’un engagement
- Dans notre société, il est quasiment impossible d’assouvir ses besoins sans laisser derrière soir une traînée de détritus, de pollution et de gaz à effet de serre. Le jour où la planète ne pourra plus nous offrir cette abondance de ressources, l’humanité tout entière devra faire preuve d’une abstinence surhumaine.
- Evidemment que les Américains achètent des voitures ! L’industrie automobile a fait en sorte que ce soit le seul moyen de transport vraiment pratique. En 1950, une coalition menée par la General Motors a supprimé plus de cent lignes de tramway. L’un dans l’autre, nous autres Américains passons l’équivalent de presque cinq mois de travail par an à rouler en voiture ou à bosser pour payer le coût de nos autos. Dix minutes au volant, c’est 10 % de temps en moins consacré à nos amis. De surcroît, les gens qui vont travailler à pied, à vélo ou en transport en commun ont 24 % de chances supplémentaires d’être satisfaits de leur mode de déplacement que ceux qui font les trajets en voiture.
-- L’Index Planète heureuse mesure le rendement de l’économie d’un pays en termes de santé et de bonheur par tonne de gaz à effet de serre émis. Sur les 178 pays dont l’Index a été calculé, les Etats-Unis se trouvent en 150e position.
- Il est plus facile de s’acheter un iPhone ou une télé à écran plat, de se payer un voyage aux Bermudes ou une quelconque distraction, que de s’interroger sur le sens de la vie.
3/7) Colin et Michelle
En quatre jours de notre vie passé, nous avions accumulé plus de 300 litres de détritus sans aucune épluchure. Notre mission pour les semaines à venir : ne plus produire de déchets. Premier jour, ça commence mal : dans quoi se moucher ? J’ai compris que le chemin ne serait pas balisé. Je devrais poser moi-même les jalons de mon mode de vie écolo poussé à l’extrême.
- Et nous devrions arrêter tout de suite de regarder la télé, ajoute Michelle, ne serait-ce que parce que je suis accro. Je vais aussi éviter de faire les magasins, J’irai travailler à pied, et nous devrions commencer à prendre l’escalier plutôt que l’ascenseur (ndlr : les Beavan habitent au 9ème étage).
Je réussirai même à persuader Michelle de me laisser installer chez nous un container renfermant des lombrics chargés de digérer les déchets organiques afin de les transformer en compost, de façon à ce qu’ils puissent ensuite retourner à la terre. Michelle prenait de son côté un malin plaisir à dire à ses amies : « Ce qu’il y a de rigolo, dans le projet No Impact, c’est de voir mon mari se métamorphoser en femme au foyer des années 1950. »
Parce que le système se fiche de l’environnement, je dois nager à contre-courant. Je suis ravi d’avoir découvert une laiterie qui vend son lait dans des bouteilles en verre consignées. Je suis content d’avoir trouvé du tofu à la coupe, que je transporte dans un récipient qui m’appartient. Il existe des petites structures qui fonctionnent sans gaspiller de ressources, ce qui me procure le délicieux sentiment de faire un bras d’honneur au système.
4/7) Colin et Isabella
J’installe ma fille sur mes épaules et nous descendons les six étages à pied. Juste au moment où nous sortons de l’immeuble, il se met à tomber des cordes. J’incline le parapluie pour mieux la protéger, elle hurle.  Le vent retourne le parapluie, les gouttes nous cinglent le visage, Isabella arrête de pleurer. J’ai compris. Elle ne pleure pas parce qu’elle se mouille ; elle pleure parce que le parapluie l’empêche d’être arrosée. Ses chaussures et son pantalon sont trempés. Pour rigoler, je saute dans une flaque, Isabella rit aux éclats. Elle tend les bras et écarte les paumes pour attraper les gouttes de pluie. Je me mets à l’imiter. A quel moment l’enfant en moi a-t-il disparu ? Tout autour de nous, les gens courent à la recherche d’un abri. Ils ont l’air désespérés, malheureux. Que nous est-il arrivé ?
Un autre événement marquant :
- Papa, appuie sur la lumière, me dit-elle le premier soir où nous rentrons dans notre appartement sans électricité.
- Nous n’avons plus de lumière, mon cœur, nous n’avons que des bougies.
Le lendemain soir en arrivant à la maison, Isabella me dit sans sourciller :
- Papa, appuie sur les bougies.
5/7) nous avons coupé l’électricité
N’oublions pas qu’un quart de la population mondiale n’ont pas accès à l’électricité. Il ne me reste plus qu’à me passer d’électricité. Voilà ce que je dois trouver :
- un moyen d’empêcher le lait d’Isabelle de tourner ;
- de l’énergie pour alimenter mon ordinateur de façon à ce que je puisse tenir mon blog ;
- Comment faire la lessive sans machine à laver ?
Vers 21h30, notre horloge interne nous indique qu’il est temps d’aller au lit. Michelle me confie : « Tu allumes la télé, qui te procure plein de sensations. Tu ne risques rien, tu te contentes de rester tranquille sur ton canapé. Avant, j’étais en hibernation. Maintenant que nous ne regardons plus la télé, je me réveille. » Sans télé, le soir, j’ai commencé à pratiquer la méditation. Michelle et moi prenons le temps de discuter.
Nous avons rétabli l’électricité juste avant Noël 2007. Michelle n’avait pas vu sa famille depuis plus d’un an à cause des émissions excessives de carbone par un voyage en avion. Je me sens très seul. Ce n’est pas seulement parce que le projet No Impact est terminé. Tout d’un coup, je n’ai plus d’identité. Hier, j’étais No Impact Man. Et aujourd’hui? Suivre des règles vous procurent le sentiment d’appartenir à une communauté.
6/7) l’impact psychologique de cette expérience
Une question me taraude à propos du progrès : nous avons, par exemple, des téléphones portables toujours plus sophistiqués ; or si nous passons notre vie, de la naissance à la mort, à changer de joujoux, sans jamais répondre aux questions importantes, progressons-nous, ou bien nous contentons-nous de nous divertir ? Quand je parle de tout cela avec mes amis, ils ont l’impression que je suis contre le progrès. Mais ne pas se soucier de l’avenir n’est pas synonyme de progrès. Ca n’a rien à voir avec le progrès que d’avoir toujours plus de choses. Le progrès réel, c’est faire un pas en avant vers une amélioration.
L’école de la psychologie positive a constaté que l’acquisition d’un nouveau téléphone portable, d’une voiture ou d’une maison en nous procure qu’une bouffée de plaisir éphémère. Pour atteindre de nouveau un pic de bonheur,  il nous faut un autre shoot, un autre mobile, une autre bagnole. La vie des gens les plus heureux, ont découvert les  psys, n’est pas régie par ce cycle infernal. Les psychologues ont confirmé ce que les partisans de la vie simple professent de manière anecdotique depuis si longtemps : les gens heureux prennent le temps d’apprécier ce qu’ils ont et de savourer leur expérience. Ils ne se dépêchent pas de traverser le « maintenant » pour arriver à l’« après ». Ils privilégient l’instant présent, quel qu’il soit, et y trouvent de l’intérêt.
7/7) la réaction en chaîne
Lorsque nous allons au Angelica Kitchen, avec Michelle, le garçon de salle nous reconnaît et sait qu’il ne doit pas nous donner de serviettes en papier. Au French Roast, le serveur nous dit avoir parlé de nous à des amis. Quand je lui demande pourquoi, il me répond qu’il est fier de ce que nous faisons. Mes amis me rapportent qu’ils ont passé des soirées entières à discuter du projet No Impact. « Bravo pour ce que vous faites, et merci de nous faire partager votre expérience », me disent les lecteurs de mon blog. « Je commence moi aussi à changer ma vie. »
On ne sait jamais d’où part une réaction en chaîne. Qui sait quelle influence chacun de nous est susceptible d’exercer sur les autres ? Au lieu de débattre stérilement de l’utilité de l’action individuelle contre l’action collective, pourquoi ne pas les promouvoir toutes deux sous une appellation globale telle que citoyenneté engagée ? Le système doit certes changer, mais n’oublions pas que le système n’est qu’un groupe d’individus, la somme de toutes nos actions individuelles d’actionnaires, de cadres, de concepteurs de produits, de clients, d’amis, de parents. Cessons d’attendre que le système change. L’action qui déclenche l’effet domino a besoin que chacun de nous se positionne dans la ligne pour que la réaction en chaîne se produise.

Blog No Impact Man (en anglais)


4.4.10

La France recycle ses déchets radioactifs

L'industrie nucléaire a encore frappé, mais cette fois-ci, elle a bel et bien fait perdre la raison aux dirigeants politiques français. Cela peut paraître difficile à croire mais ceux-ci ont finalement autorisé le recyclage des substances à faible radioactivité, une autorisation attendue depuis longtemps par Areva, et qui s'est d'ailleurs sûrement beaucoup affairée à sa mise en place. Désormais, les gravas radioactifs d'une centrale démantelée pourront se retrouver dans une cimenterie qui les transformera en matériaux de construction pour finir dans des logements, écoles, hôpitaux, etc... Si Areva ne sait quoi faire de ses fûts contaminés ayant servi à transporter l'uranium, elle pourra les revendre à une fonderie qui les transformera en produits de grande consommation (outils, véhicules, etc...). Et pour couronner le tout, aucune obligation d''information des consommateurs n'a été imposée, les produits et matériaux contaminés ne seront pas étiquetés.
En 2002, deux garanties pour la protection du public contre la radioactivité, s'inscrivaient au Code de la Santé Publique : l'interdiction d'ajouter délibérément des substances radioactives dans les aliments, les biens de consommation et les produits de construction, mais aussi l'interdiction d'utiliser des matériaux et des déchets contaminés provenant d'une activité nucléaire, pour la fabrication de biens de consommation et de produits de construction.

Mais en 2009, malgré l'avis défavorable de l'Autorité de Sûreté Nucléaire, les Ministères de l'Ecologie, de la Santé et de l'Economie ont signé un arrêté ministériel permettant de déroger à ces interdictions. De son côté, la CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité) a adressé un recours au Conseil d'Etat pour faire annuler cet arrêté, ainsi qu'une lettre ouverte aux trois ministères demandant son abrogation. Plus de 7000 lettres de pétitions ont également été envoyées par des citoyens.

‹‹ Corinne Castanier (directrice de la CRIIRAD) ne comprend pas pourquoi le gouvernement a pris une décision si lourde de conséquences pour la santé, à l’heure où les pouvoirs publics cherchent, dans le cadre du «plan cancer», à diminuer l’exposition des populations à la radioactivité naturelle (notamment le radon, qui favorise les cancers pulmonaires selon l’Organisation mondiale de la santé). En rendant possible l’ajout de substances radioactives dans des biens et des matériaux destinés au grand public, le système de dérogation risque bien d’augmenter la radioactivité artificielle, et les risques de cancer. «Seuls les industriels y trouvent un intérêt. Au lieu de stocker ces déchets, ce qui coûte cher, ils pourront s’en débarrasser tout en récupérant de l’argent.» Avec le démantèlement progressif des centrales nucléaires vieillissantes, le volume des déchets radioactifs sera multiplié par trois d’ici 2020, selon les prévisions de l’Andra.
Ce retour en arrière est d’autant plus incompréhensible que l’on cherche à réparer les erreurs commises depuis un demi-siècle. Jusqu’en 1986, 50 000 paratonnerres radioactifs ont été disséminés dans toute la France, plus sept millions de détecteurs de fumée contenant de l’américium 241, radioactif pendant 433 ans ! «Nous sommes en train de courir pour retrouver les objets radioactifs disséminés sur tout le territoire et le gouvernement rouvre la porte à des dérogations. Il faut tirer les leçons de ces années-là !», assène la directrice de la Criirad. L’interdiction, en 2002, d’ajouter ou d’utiliser des substances radioactives dans des matériaux ou des biens de grande consommation avait été obtenue après un long travail de la Criirad et des associations de consommateurs, comme l’UFC Que choisir.
Avant cette réglementation, presque tout était permis. Ainsi Saint-Gobain avait introduit des déchets radioactifs dans la fabrication de sa laine de verre (Isover) multipliant par vingt les rayonnements. Ou la Cogema (devenue Areva) qui avait ajouté de l’uranium appauvri dans la poudre d’émail jaune destinée à la fabrication de bijoux. «Si demain la législation autorise l’addition de substances radioactives, il s’agira de modes de fabrication standard. Ce ne sont plus seulement la laine de verre et les émaux qui seront radioactifs, mais le ciment, le béton, l’acier, les pièces métalliques, le carrelage, les appareils ménagers, les ustensiles quotidiens... On peut légitimement s’inquiéter car le risque est bien réel. Le démantèlement des installations nucléaires va générer 15 millions de tonnes de déchets», s’inquiétait alors l’UFC Que choisir. Tout est désormais à refaire. ›› Borloo et Bachelot veulent-ils couvrir la France de matières radioactives ?

La CRIIRAD continue d'appeler les consommateurs et les associations à se mobiliser en envoyant une lettre aux ministères (voir les modèles de lettres).

Quelle coïncidence tout de même, le recyclage des déchets nucléaires a finalement été légalisé au moment où il est question de démanteler des centrales nucléaires de première génération. Le gouvernement français prévoirait-il de cacher la poussière sous le tapis ? Il semblerait qu'il n'ait pas de scrupule à nous assurer une croissance mortellement durable...



Nucléaire, la prolifération d'une menace éternelle

Aujourd'hui, la prolifération du nucléaire à bas prix inquiète les pays occidentaux. Nous pouvons comprendre leur inquiétude quant à la sécurité d'installations nucléaires provenant d'appels d'offres séduisants et construites dans des pays encore plus démunis face aux risques mortels de cette énergie du futur. "Jamais la technologie coréenne vendue à Abou Dhabi n'aurait été autorisée en Europe ou aux Etats-Unis" a déclaré la présidente du directoire d'Areva lors de la conférence de Paris en mars dernier. Nous sommes contents de l'apprendre, la sécurité nucléaire des pays industrialisés n'étant déjà pas des plus sécurisantes, nous pouvons d'ores et déjà imaginer notre monde dans 20 ans sachant que ‹‹ si 31 pays exploitent aujourd'hui 440 réacteurs (dont une partie devra être renouvelée), une quarantaine d'autres - surtout des pays émergents - veulent accéder à cette source d'énergie pour répondre à leurs besoins en électricité, préparer l'après-pétrole et améliorer leur "bilan carbone". Un marché où les échanges Sud-Sud trouveront des débouchés. Plus de 400 projets, à des stades d'avancement très différents, sont dans les cartons et pourraient être construits d'ici à 2030, selon la World Nuclear Association, le lobby des industriels du secteur. Le Japon prévoit de construire au moins 14 centrales nucléaires au cours des vingt prochaines années a indiqué dimanche 21 mars le journal japonais Nikkei Business Daily. ›› source : LeMonde.fr

La technologie nucléaire et la sismologie ferait-elle bon ménage ? ‹‹.Le Japon est une terre à haut risques sismiques mais un rapport commandé par le gouvernenement nippon indique que ce risque est peut-être sous-estimé. En effet, des centaines de failles "cachées" risquent de provoquer de violents séismes dans des régions du Japon considérées jusqu'ici comme sans danger sur les cartes officielles. ›› source : notre-planete.info

L'industrie nucléaire revendique ses intérêts économiques en vantant une sécurité qu'elle ne maîtrise d'ailleurs pas complètement et c'est pour cette raison qu'elle protège son savoir des regards indiscrets et tourmentés. Dernièrement, Areva a même fait preuve d'humour en annonçant le développement d'un nouveau type de réacteur capable d'éliminer les éléments radioactifs lourds (source : LeMonde.fr). La réponse du Réseau Sortir du Nucléaire ne s'est pas fait attendre : ‹‹ le Réseau se permet de rappeler qu'il s'agit une nouvelle fois d'un effet d'annonce pour éviter de parler des vrais problèmes. Mme Lauvergeon ne précise pas que ce projet de réacteur ne concerne qu'une toute petite partie de la "problématique déchets". Il ne résout en rien l'étendue de celle-ci, personne ne doit s'y tromper. (...) Alors que de nombreux scientifiques affirment que la transmutation/séparation tant rêvée est une coûteuse utopie, alors que chaque jour accroît la production de déchets dangereux pour les générations à venir, alors que le démantèlement qui s'annonce lèguera des milliers de tonnes de produits radioactifs, quels intérêts couvre cette annonce ? Comme tout au long de son histoire, faute de pouvoir gérer les déchets, AREVA tente encore de gérer la communication au bénéfice de la survie de la filière électro-nucléaire. ›› lire le communiqué de presse

La même question me revient toujours à l'esprit, comment les dirigeants politiques peuvent-il prétendre vouloir protéger notre environnement et notre santé dans un monde nucléarisé ?

3.4.10

Pas de livre électronique sans mines d'extraction


Le livre électronique nous est présenté comme un objet vert, et pourtant, il n'existerait pas sans mines d'extraction. Or nous savons tous que l'industrie minière a un coût social et environnemental très lourd. 

Sans coltan, lithium et autres minerais précieux, notre belle technologie serait réduite à peau de banane. Et tandis qu'une partie de l'humanité devient esclave de ses gadgets électroniques, l'autre partie se retrouve prisonnière des exploitations minières, ses aires naturelles sont ravagées et son environnement contaminé. Elle doit fournir cet or hight tech au prix de sa vie pour améliorer celle des autres.


Les Amis de la Terre

‹‹ Le livre électronique (Kindle, IPad) est la grande nouveauté du Salon du Livre de Paris. Nouveau gadget technologique, il serait même écologique, puisque sa fabrication ne nécessite pas de bois. Et n’entraîne donc pas de déforestation ? Erreur, expliquent les Amis de la Terre.
Pas de papier, mais des minerais rares dont l’extraction détruit aussi des forêts
Le livre électronique fait partie de la grande famille des produits de haute technologie qui, comme l’ordinateur ou les téléphones mobiles, sont censés assurer une « croissance verte » et une dématérialisation des échanges. Plus de papier, plus de déforestation ? «Trop simpliste» explique Sylvain Angerand, chargé de campagne Forêt aux Amis de la Terre France : «Les produits technologiques nécessitent l’extraction de minerais précieux comme le coltan, le lithium ou les terres rares pour accroître la durée de vie des batteries, augmenter leur rapidité ou pousser la miniaturisation à l’extrême. Or l’exploitation minière est une cause majeure de déforestation, et plus généralement de destruction des écosystèmes.» En République Démocratique du Congo, l’extraction du coltan (colombo-tantalite), utilisé dans la fabrication des condensateurs, alimente les conflits armés et entraîne une déforestation importante. Ces minerais rares sont à l’origine de tensions géopolitiques croissantes qui pourraient déboucher sur des guerres pour en contrôler l’accès.
Une faible consommation d’énergie à l’utilisation individuelle, mais un gouffre lors de la fabrication
Le livre électronique consommerait peu d’énergie à l’usage et serait donc écologique. C’est sans compter l’«effet rebond» : plus ce type de produit se généralise, plus le secteur pèse globalement sur la demande en électricité, malgré les faibles consommations de chacun. Surtout, la fabrication de ces objets est un gouffre énergétique : d’après le cabinet Carbone 4, il faudrait une quinzaine d’années d’utilisation pour amortir le bilan carbone d’un livre électronique. Or, comme le précise Annelaure Wittmann, référente de la campagne «déchets» : «ces produits sont conçus pour être jetés au bout de quelques années, voire de quelques mois, pour justifier l’achat d’un nouveau produit toujours plus performant. Par exemple, la batterie de l’IPad n’est pas détachable : si l’alimentation électrique tombe en panne, le produit est bon pour la poubelle ! » (...) ››




‹‹ Les téléphones portables nécessitent l’utilisation du COLTAN, un minerai rare particulièrement résistant à la chaleur. On trouve notamment ce minerai à l’Est de la République Démocratique du CONGO où vivent des gorilles. Le COLTAN est extrait dans de petites mines à ciel ouvert, souvent crées au cœur de forêts primaires qui sont alors dévastées. De plus des braconniers chassent sur place gorilles, éléphants, okapis... pour approvisionner les mineurs en viande de brousse. Donc, comme nous sommes habitués à ce genre de moyen de communication, limiter la « casse » en évitant d’acheter ou de changer de téléphone portable qu’en cas de nécessité... ›› Association JIN DING : Gorilles, téléphones portables et santé


mine de coltan au Congo