Blog à vocation informative, à l'atmosphère parfois militantiste.

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4.12.10

Environnement et cancer : résultats explosifs de l'enquête ‹‹assiette toxique››


Les associations Générations Futures (anciennement MDRGF) et HEAL viennent de publier les résultats d'une première étude sur la présence de substances chimiques dans notre alimentation.

Résultat de l'analyse d'un menu-type sur une journée : « 128 résidus chimiques provenant de 81 substances différentes dont 42 cancérigènes possibles ou probables et 5 cancérigènes avérés, ainsi que 37 perturbateurs endocriniens (PE) ». François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, reconnait que ces résultats « n’ont pas une puissance statistique suffisante pour être publiés dans un article scientifique » mais qu’ils illustrent pleinement la problématique de notre alimentation chimique : « Tous les résidus ont été retrouvés à des concentrations inférieures aux limites réglementaires. Ce qui nous préoccupe c’est l’effet additif des mélanges de substances, non évalué à ce jour et absent des législations françaises et européennes »

D'autres études vont suivre dans le cadre de cette nouvelle campagne Environnement et Cancer lancée par ces deux associations, avec l'aide du WWF France et du Réseau Environnement Santé. Cette campagne a pour but de faire pression sur les pouvoirs publics afin d'interdire des pesticides et additifs cancérigènes et perturbateurs endocriniens, une noble croisade qui s'annonce difficile au moment où l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) nous informe dans son communiqué du 3 décembre que 16 substances chimiques très préoccupantes pourraient se retrouver sur la liste d'autorisation de Reach.

Il nous reste à espérer que cette nouvelle action soit entendue car lorsqu'il s'agit de faire obstacle à d'énormes enjeux financiers, nos décideurs politiques s'égarent... les algues vertes en Bretagne sont un exemple récent qui confirme une fois de plus que les catastrophes écologiques et sanitaires sont pilotées depuis les chambres d'agricultures sous pression des lobbies agro-chimiques.

En attendant d'autres résultats sur menus toxiques.fr, bon appétit !


Un peu d'infos


Lettre ouverte du Pr. Belpomme aux candidats à l’élection présidentielle  Environnement et santé sont indissociablement liés. La pollution chimique engendrée par les activités humaines génère des maladies telles que les cancers, malformations congénitales, stérilités, allergies, l’autisme, la maladie d’Alzheimer... Aujourd’hui, la contamination des nouveaux nés par une multitude de substances chimiques cancérigènes, mutagènes et/ou reprotoxiques (CMR), compromet gravement la santé future de nos enfants. Il y a urgence à agir pour réduire la pollution chimique, mais aussi éviter la crise de l’énergie qui s’annonce et le piège de l’effet de serre, avant qu’il ne se referme sur l’humanité et la condamne définitivement. Des mesures concrètes existent et doivent être mises en œuvre par les responsables politiques. Elles sont présentées dans le livre intitulé Avant qu’il ne soit trop tard - Santé, environnement : un programme d’union nationale, paru en février 2007 aux éditions Fayard, et dont la lettre ouverte ci-jointe constitue l’épilogue.


Interview du Pr. Belpomme  Dominique Belpomme, professeur de cancérologie à Paris, explique quels sont les risques sanitaires liés à l’épandage de produits chimiques non contrôlé sur des terres agricoles :
Y a-t-il des herbicides chimiques sans danger pour l’homme ? ‹‹ Je n’en connais pas. Je ne connais pas de pesticide sans risque pour la faune, la flore et la santé humaine. Par définition, d’ailleurs, un pesticide entre dans le cadre des biocides, du latin “qui tue la vie”. Les herbicides, raticides, fongicides et autres insecticides sont tous des pesticides, un terme qui étymologiquement veut dire “qui supprime la peste”. Les premiers pesticides chimiques ont été créés dans les années 1930, grâce à la recherche sur les armes chimiques durant la Première Guerre mondiale. Les industriels les ont baptisés du nom politiquement correct de “produits phytosanitaires”. Les plus dangereux étaient les organochlorés (aujourd’hui interdits), puis il y a eu les organophosphorés et maintenant d’autres dont on ne connaît pas encore tous les effets secondaires, comme le Roundup, à base de glyphosate. ››
Quelles peuvent être les conséquences des épandages aériens de pesticides qui ont lieu dans la vallée du Rif ? ‹‹ C’est scandaleux, inacceptable ! Il y a d’abord les conséquences sanitaires. Cela va contaminer les habitants, même ceux qui ne se trouvaient pas directement dans la zone visée, car les neuf dixièmes du produit restent dans l’air. Puis cela va contaminer les eaux (les puits, l’oued), sachant que certains pesticides ont une rémanence de près de cent ans. Dans le cas du Roundup, il n’y a aucun moyen de le dégrader ! Ainsi, l’herbicide va également contaminer les sols, les rendant infertiles. En tuant les bactéries, les champignons, les insectes, les vers qui fabriquent l’humus, il stérilise les sols. L’abus de pesticides est un véritable crime contre l’humanité… ››




Les conséquences sociales et écologiques de l'agriculture intensive : Epidémies de ''vache folle'', pollution par les pesticides, tomates insipides, poulet à la dioxine, dumping dans les pays du Sud... Partout sur la planète, la course au rendement et la recherche du profit maximal produisent des effets dont il n'est pas sûr que nous mesurions l'ampleur. L'agriculture de destruction massive : à télécharger ici.




‹‹ LE VILAIN PETIT ECOLO  A Marsac, en Charente, Richard Wallner rêvait d’agriculture biologique. C’était compter sans la fronde du maire, adepte d’une production intensive. Retour sur une zizanie locale. Il a baptisé son domaine « le petit colibri », en hommage à une légende amérindienne qui veut que lors d'un incendie, seul le minuscule oiseau ait combattu le feu malgré les railleries des autres animaux, tétanisés par la peur. Bonnet vissé sur la tête, Richard Wallner fait visiter les neufs hectares de terres biologiques, situées à la sortie du village de Marsac, en Charente (16), qu’il tente de cultiver depuis 2005. Un changement de vie radical pour cet ancien Parisien, ingénieur en microélectronique, désabusé par sa vie de cadre stressé. Le trentenaire aspirait à la quiétude. A peine installé dans un appartement du bourg, il découvre un monde hostile. D'emblée, les rapports avec le maire, Jean-Marie Acquier, un enfant du village, maïsiculteur, éleveur de cochons hors-sol et adepte de la production intensive, sont électriques.  Les deux hommes ont une vision très différente de l’agriculture. (…) ››  lire la suite


Que sont nos fruits et légumes devenus ?
Auteur : Jackie Péric-mercier

incroyable disparition de nombreuses espèces végétales est due à la réussite d'une seule espèce : l'Homme. Qui, par la pollution qu'il occasionne, la surexploitation qu'il valorise et le réchauffement climatique qu'il génère, a perturbé l'écosystème à un rythme cent fois supérieur au cours naturel d'extinction. Ajoutons à cela un appauvrissement des espèces végétales comestibles savamment orchestré.

La perte de la biodiversité s'accélère à une vitesse jamais enregistrée dans l'histoire de la planète. Depuis que la machine a remplacé le muscle, l'homme a intensifié l'agriculture. Pour produire plus de variétés ? Non, par souci de rendement ! Et cette production intense, portant le nom pervers de « révolution verte », se définit en cinq points : monoculture, haut rendement, engrais chimiques, pesticides et mécanisation.

Peu à peu, les fruits et légumes que l'on caractérisent aujourd'hui d'anciens, ont laissé leur place à de nouvelles variétés à haut rendement. Les espèces liées à l'agriculture extensive ont régressé au fur et à mesure que le marché mondial des semences est devenu un enjeu économique colossal.

Tomate, pomme, patate se conjuguent au singulier

Les multinationales  procèdent à une sélection des espèces végétales massivement commercialisables, ce que l'on peut constater des jardineries jusqu'aux supermarchés : les graines sont le plus souvent des produits hybrides. Comment les reconnaît-on ? Au calibrage quasi parfait des produits, à la couleur intense, mais surtout à leur beauté malgré les semaines qui passent. Le meilleur exemple étant la tomate. Posez-la dans votre frigo et trois semaines plus tard, elle n'aura pas changé d'aspect !

Et c'est sans compter sur la perte de la biodiversité : alors qu'il existait plus de 7 000 variétés de tomates au début du siècle dernier, l'Union Européenne en dénombre à peine 150 de nos jours, dont 70 à peine sont commercialisées. Et sur nos étals, à peine 5 co-habitent !

Autre fruit, même constat : la pomme. Au début du 20e siècle, la France pouvait s'enorgueillir de 3 600 variétés de pommes. Aujourd'hui, seule un petite dizaine est présente sur les étals de nos marchés.

Même la pomme de terre n'a pu échapper au sort de l'agriculture intense : le meilleur exemple de cette standardisation se trouve chez Mac Do', dont les frites qui alimentent les fast-foods du monde entier sont faites à partir des 4 mêmes variétés de pommes de terre.

Les inconvénients pour l'homme et la planète sont multiples : pour toujours produire plus, les produits de l'agriculture intensive contiennent de nombreux pesticides, ce qui provoque une perte de vitamines, un manque de goût, sans parler des risques pour l'environnement et pour la santé de l'homme.

Plaire à l'Homo Economicus

En cultivant des espèces calibrées et à haut rendement, les multinationales et les supermarchés ont réussi à standardiser notre alimentation au détriment de la biodiversité. Ce qui leur permet de réaliser des économies conséquentes, mais également la création d'un profil idéal de consommateur-type.

La course au rendement pour les uns et la culture de surconsommation pour les autres ont conduit l'Homo Economicus à modifier son comportement et ses habitudes alimentaires. Ce n'est plus la nourriture qui grignote le budget familial, mais les dépenses afférentes au logement et aux transports. Si la nourriture arrive en 3e position, c'est à coup de changements conséquents : la consommation de viandes et produits industriels augmente, tandis que celle des fruits et légumes diminue.

Ainsi, une étude du CREDOC révèle que 25% des Français ne consomment pas de fruits et légumes frais, à cause de leurs prix jugés trop élevés. Si le prix de ces denrées a effectivement augmenté, les comportements ont beaucoup évolué. La preuve : ces consommateurs, freinés par des pommes à 3€ le kg n'hésitent pas à dépenser 100 € dans un nouveau téléphone mobile. C'est sans comparaison, vous diront-ils !

Mais ont-ils conscience que leur comportement a une incidence sur la biodiversité ? Car pour produire 1 kg de viande, il faut 7 kg de céréales. Avec un demi hectare de terre cultivable, on peut produire 70 kg de bœuf… ou 10 000 kg de pommes de terre. Pour les multinationales, qui raisonnent en terme de rentabilité financière à court terme, le choix est vite fait ! Et les consommateurs sont les pions de cette société de consommation dans laquelle valeurs et jugements sont faussés.

Une alternative en faveur de la biodiversité

Moins de goût, moins de vitamines, moins de choix, plus de pesticides : c'est ce qui pousse de plus en plus de consommateurs vers les aliments biologiques. Et pour combler le trou dans leur porte-monnaie, de plus en plus de personnes ont réhabilité le potager.

Il suffit d'un petit espace dans le jardin ou sur le balcon pour cultiver ses propres fruits, légumes et aromates.Les jardins municipaux ou communautaires sont de plus en plus prisés. Car c'est l'occasion rêvée de découvrir les légumes anciens. Personne ne pourra nier qu'un plant de tomates, entouré de basilic et d'œillets, est aussi décoratif qu'un bambou !

29.8.10

OGM incontrôlables pour un futur irraisonné

Depuis l'arrivée en force des organismes génétiquement modifiés, une partie de la communauté scientifique mais aussi des agriculteurs et associations, s'opposent à leurs cultures. Mais l'industrie agro-chimique n'a pas battu en retraite, bien au contraire, à coup de pressions politiquement incorrectes, elle a réussi peu à peu à envahir notre environnement aussi sournoisement qu'efficacement.

Seulement aujourd'hui, l'ampleur et les conséquences de la contamination génétique dans l'environnement sont des plus inquiétantes aux Etats-Unis où sont cultivés près de deux millions d'hectares de colza transgénique. Récemment, une étude a révélé que 86% du colza prélevé le long des routes du Dakota du Nord était porteur d'au moins un gène de résistance à un herbicide et que les champs voisins aux plants OGM étaient contaminés, mais il y a pire !

‹‹ Sur deux des plants analysés, la modification génétique constatée va encore plus loin. Ces organismes, pourtant revenus à l’état « sauvage », étaient porteurs non pas d’une transformation génétique, mais d’une combinaison de deux modifications, une double résistance, à la fois au glyphosate (herbicide commercialisé par Monsanto) et au glufosinate (herbicide de la marque Bayer). Une modification génétique qui n’existe pas dans le commerce ! Ce que cette découverte signifie, c’est que plus personne n’a la main sur les mutations de ces OGM, capables de s’hybrider à l’infini et sans aucun contrôle. A l’heure actuelle, il est impossible de prédire les conséquences environnementale, sanitaire et économique de tels croisements spontanés. ››  source Greenpeace.fr

Je ne sais pas vous, mais cette information me donne la chair de poule. Que vont encore bien pouvoir nous inventer ces savants fous de la biotechnologie ? Quelles seront les conséquences de leurs nouvelles acrobaties génétiques ? Espérons seulement que les dirigeants politiques aient perçu la gravité de cette contamination et prennent les mesures qui s'imposent en interdisant toutes les cultures OGM et leur importation dans les produits alimentaires.


Le cas du maIs mexicain - Extraits : Il était une fois la bio-révolution de Jean Foyer : ‹‹ Hold-up sur le maïs : Durant le Forum de Davos début janvier 2009, le PDG de Monsanto rencontre le président du Mexique, Felipe Calderon. Le patron de la plus grande firme d’OGM s’engage à « appuyer la formation technologique au Mexique ». Cinq semaine plus tard, Calderon lève par décret présidentiel le moratoire sur les semis de maïs génétiquement modifié. Le gouvernement a donné plus d’importance aux exigences de Monsanto qu’à 10 000 ans de travail et d’héritage collectif. ›› (…) ‹‹ La contamination relevée par Chapela et Quist résulte sans doute de l’importation de maïs américain transgénique distribué aux plus pauvres sans les avertir de cette spécificité. De nombreuses familles ont consommé une partie du maïs et semé le reste, contaminant une partie de le leur maïs autochtone (criollo). Il existe aussi des suspicions de contamination volontaire de la part des compagnies dans l’Etat du Chiapas. De plus Greenpeace a démontré que des grandes vendues comme « semences à haute rentabilité » étaient en fait transgéniques, et donc vendues en toute illégalité. ››


Cultures OGM : Le ministère de l'Agriculture profite de la pause estivale pour mettre fin au moratoire français : ‹‹ En plein départ de vacances, le journal officiel du 25 juillet a discrètement rendu public une modification apparemment anodine du catalogue français des variétés cultivées. Il s'agit en fait d'une autorisation de vente en France, et par là même dans toute l'Europe, des semences de 38 nouvelles variétés de maïs OGM. La culture des variétés insecticides MON 810 reste certes toujours interdite dans notre pays : pour combien de temps sachant que la Commission européenne peut du jour au lendemain mettre fin au moratoire en répondant favorablement à la demande de renouvellement de l'autorisation déposée par Monsanto ? ››


La proximité entre les intérêts d’un certain nombre de membres du gouvernement et les intérêts des lobbies est très inquiétante. Un documentaire de Canal + diffusé en 2006 enquêtait à ce propos, à voir absolument :


Les lobbies au coeur de la république :

OGM, l'étude qui accuse : un autre documentaire de Canal + à visionner également (diffusé en 2007 puis interdit de diffusion) : ‹‹ Pour 90 MINUTES, Michel Despratx raconte l’histoire d’une étude secrète sur un maïs OGM. Sous couvert du secret industriel, le ministère de l’Agriculture français n’a pas voulu rendre public les résultats, alors qu’ils sont inquiétants. Cette étude montre que le maïs OGM a provoqué des lésions sur les organes des rats de laboratoire qui en ont mangé. Comment une agence gouvernementale française, chargée de veiller à la santé des citoyens, ainsi que les instances européennes, ont-elles pu donner leur feu vert à cet OGM en connaissant cette étude ? ›› voir la vidéo



Les VRP de la Commission européenne : ‹‹ "Nous représentons les intérêts des entreprises européennes" expliquait le plus naturellement du monde un représentant de la Direction Générale du Commerce de la Commission européenne, lors d’une présentation devant des étudiants. Une déclaration qui éclaire le rôle des représentants de la Commission dans les négociations entre l’UE et ses « partenaires ». Les Dessous de Bruxelles enquêtent sur la politique commerciale des VRP de l’industrie européenne. ››


Refusez la contamination par des OGM mal évalués



21.8.10

Au feu les pompiers, j'ai ma centrale qui brûle

Une fois de plus, la Russie démontre que le nucléaire n'est pas compatible avec le développement durable. Les incendies qui ont déjà ravagés des milliers d'hectares contaminés par la radioactivité, occasionnent de graves contaminations des sols mais aussi atmosphérique. On remarquera l'indifférence du gouvernement français face à cette catastrophe mais comment se comporter autrement lorsqu'on se trouve être le filou du lobby nucléaire ?

Selon les informations mises en ligne par le gouvernement russe, environ 4000 hectares ont brulés dans les zones les plus contaminées par les catastrophes de Tchernobyl et Mayak. Mais lorsque l'opinion internationale s'est emparée de cette information, celle-ci a subitement disparu du site internet. Le Réseau Sortir du Nucléaire dénonce l'opacité des autorités russes qui tentent à tout prix de minimiser la gravité de la situation.

Vladimir Sliviak, co-président de l’association environnementale russe Ecodefense : « La situation dans les territoires contaminés est grave. Cela concerne l’ouest du pays, les régions autour de Briansk, Oryol, Tula, Kaluga, près de la frontière avec la Biélorussie, sans compter la zone contaminée près de Mayak. Pour le seul mois de juillet, on y a recensé jusqu’à 500 feux ! Des éléments radioactifs ont donc déjà été disséminés dans l’atmosphère depuis plusieurs semaines, puis dispersés par les vents dans les régions avoisinantes. Nous ne pouvons pas dire dans quelle direction. Les autorités russes devraient en informer la population, mesurer les contaminations et aider à l’évacuation des territoires les plus touchés. Mais jusqu’ici, ils n’ont rien fait et continuent à répéter qu’il n’y a pas de problèmes, voire que les forêts contaminées n’ont jamais brûlé ! Pour l’instant, les ONG peuvent parler librement, mais comme en 1986, les officiels nient en bloc et persistent à répéter que tout va très bien. Apparemment, ils se moquent de l’opinion du reste du monde… »

‹‹ Un risque bien réel de contamination : Plus de 1 400 ha ont déjà brûlé dans la région du centre nucléaire de Mayak, un site de production de plutonium. En 1957, un accident nucléaire majeur s’y est produit, lors de l’explosion d’un réservoir de déchets hautement radioactifs. Cet accident a libéré dans l’environnement une quantité de radioactivité comparable à Tchernobyl, et a contaminé 450 000 personnes et 23 000 km2. Les activités industrielles du complexe de Mayak ont elles aussi gravement contaminé toute la région pendant des années. Parmi les radioéléments dispersés, on trouve du plutonium-249, qui ne perd 50% de sa radioactivité qu’au bout de 24 390 ans. Inhaler une poussière d’un millionième de gramme de plutonium suffit à provoquer un cancer du poumon. D’autres radionucléides, comme le césium-137 et le strontium-90, ont largement contaminé la zone. Les particules radioactives diffusées dans l’environnement par les incendies contamineront inévitablement des terres agricoles et donc la chaîne alimentaire, là où elles retomberont. De nombreux radioéléments peuvent se fixer dans l’organisme par ingestion ou inhalation, et provoquer des affections graves. La très officielle Commission Internationale de Protection Radiologique reconnaît depuis longtemps que "toute dose de rayonnement comporte un risque cancérigène et génétique". Les Russes sont évidemment les plus exposés à ce risque de contamination, et l’inaction de leur gouvernement est dramatique. Mais les produits contaminés pourraient se retrouver en France et d’autres pays d’Europe par le biais des importations agricoles. ›› 

Si dans certains esprits, le nucléaire est une énergie propre, c'est soit parce que ceux-ci ont des intérêts financiers, soit parce qu'ils ont été anesthésiés par la propagande mensongère du lobby nucléaire, appuyé par les hauts dirigeants politiques (indispensables outils à la prospérité du lobby). Il suffit de dissimuler les accidents dans les centrales nucléaires, de maquiller la dangerosité des déchets radioactifs, de faire appliquer le Secret Défense pour enrayer l'information, et hop le tour est joué ! L'énergie nucléaire, c'est tout de même plus propre, la preuve, on n'en parle pas.

Enfin, qu'on ne vienne pas me parler d'énergie propre lorsqu'elle nécessite l'extraction minière et toutes les conséquences désastreuses qui en résultent et quand ses déchets sont les plus mortels dans le temps pour la biodiversité et l'humanité. Et puis ces incendies en Russie démontrent bien que le nucléaire est une menace face au changement climatique. Les centrales nucléaires et les sites de stockages des déchets radioactifs ne sont pas conçus pour supporter des inondations, des incendies, ni même des périodes de sécheresse. Les tragédies humaines causées par les intempéries se multiplient dans le monde et nous devrions nous reposer sur cette énergie du futur ? Et quand je pense qu'on veut nous faire avaler que la voiture électrique est écolo, un peu de sérieux. 



En juillet 2010, les révélations du rapport Roussely ont incommodé la nucléocratie et suscité l'intervention du Président de la République. En annonçant la réorganisation de la filière nucléaire française, ce sont pour le coup les anti-nucléaires qui ont tressauté.

Nucléaire français : ça sent le Roussely... ‹‹ Rendue publique ce mardi 27 juillet, une synthèse du rapport Roussely confirme ce que le Réseau "Sortir du nucléaire" affirme depuis longtemps : le bilan économique et industriel du nucléaire français est désastreux. Le rapport complet est toujours classé secret défense, certaines révélations étant manifestement inavouables aux yeux de l'Etat. (…) Mais le rapport Roussely préconise des solutions scandaleuses pour sauver une industrie nucléaire aux abois. Entres autres :
Faire des économies au détriment de la sûreté (…) 
Détourner des financements destinés aux énergies renouvelables  (…) 
Museler l’Autorité de Sûreté Nucléaire (…) ››

Nucléaire : les révélations atomiques du rapport Roussely ‹‹ Mardi, le président français a livré ses propres décisions de réorganisation de la filière nucléaire française. Il se basait sur un rapport demandé à François Roussely, vice-président Europe du Crédit Suisse et président d'honneur d'EDF. Un rapport aux conclusions étonnantes, qui révèle l'ampleur des non-dits des autorités françaises sur le sujet. (…) L'auteur du rapport livre même une recommandation que d'aucuns jugeront inquiétante : "En France, il convient que l’État définisse un modus vivendi équilibré avec l’Autorité de Sûreté, c’est-à-dire réaffirme le rôle régalien qu’il ne devrait pas abandonner à une autorité indépendante." En d'autres termes, François Roussely déconseille à l'Etat de confier la vérification de la sûreté de ses installations nucléaires à un autorité indépendante. Il précise d'ailleurs son propos : "L’exercice du droit et du devoir de communication de l’ASN concerne des sujets complexes et est particulièrement délicat. Il convient d’éviter que des événements de portée très limitée conduisent à jeter une suspicion injustifiée sur l’ensemble d’une  technologie." En langage non diplomatique, François Roussely explique ici qu'il faudrait que l'ASN soit plus discrète parce qu'elle ne semble pas mesurer la portée de ses propos... Loin de considérer que la sûreté des installations nucléaires est un prérequis indispensable au développement de la filière, l'ancien patron d'EDF ose écrire que ce sujet est une question avant tout politique: "La question du risque nucléaire acceptable, ou plus généralement du risque technologique acceptable, est un débat de société à part entière pour lequel la ou les réponses à donner sont naturellement du rôle du Politique." ›› 


Un peu d'infos

Juillet 2010 ‹‹ Le rapport (consultable en ligne) présente (seulement !) deux avancées majeures : d’abord le taux de recyclage annoncé dans le rapport est loin, très loin de celui habituellement mis en avant dans la communication d’Areva. Alors que l’industriel communique partout autour d’une énergie recyclable à 96%, le rapport annonce une économie d’uranium liée au recyclage de 12% ! Le collège associatif a même pu établir que sur les dernières années le taux effectif de recyclage se situe entre 3,9 et 1,7% (Voir pages 5 et 6 du document). Dans la même veine, la communication des industriels autour du "cycle" nucléaire est condamnée dans le rapport, qui fait la preuve que certains déchets ne sont jamais réutilisés et qu’on ne peut donc pas parler de "cycle fermé". "Ces deux exemples prouvent qu’en France le nucléaire ne survit pas à la transparence" déclare Christine Gilloire de France Nature Environnement . "Les industriels ne vont plus pouvoir faire croire que le nucléaire est une énergie propre et renouvelable. Et faire reposer l’avenir des déchets accumulés sur une hypothétique génération 4 est parfaitement illusoire." ››


Juin 2010 ‹‹ L’Etat et l’ASN publient régulièrement leur stratégie de gestion des déchets radioactifs. Cet exercice a le mérite de faire le point sur un sujet politiquement délicat et techniquement difficile. (…)
Peu connu hors du cercle « nucléocratique », ce programme vise, en gros, à trouver un exutoire à chaque type de résidus radioactifs produits en France. Ce qui n’a rien d’évident, compte tenu de la très grande diversité des produits concernés : depuis les combustibles usés des réacteurs de production et de recherche, aux déchets de médecine nucléaire, en passant par les sources radioactives de l’industrie ou les déchets du démantèlement. Différents par leur usage ou leur utilité, ces déchets et matières ont aussi des compositions chimiques et des activités radioactives distinctes. Rien à voir entre une pastille de combustible d’uranium enrichi, dont la radioactivité cessera au bout de plusieurs milliers d’années et l’aiguille d’un réveil badigeonnée de peinture au radium. La gestion de fin de vie sera donc spécifique à chaque type de déchets. (…)
Plus difficile sera l’enterrement en première classe des déchets à faible activité à vie longue. Cette catégorie comprend essentiellement les déchets « graphite » issus de l’exploitation des 9 réacteurs à uranium graphite gaz (UNGG), des déchets radifères provenant du traitement des terres rares et d’autres résidus, comme certaines sources ou des bitumes contaminés. Au total, ce sont de 50.000 à 100.000 tonnes de matériaux stockés dans différents sites qui attendent un exutoire final. Après le lancement d’un appel d’offres par le gouvernement, deux communes s’étaient portées candidates pour recevoir sur leur territoire un site de stockage, avant de se rétracter en 2009. L’Andra souhaite relancer la procédure, mais entend désormais sélectionner un territoire plutôt qu’une seule commune. En attendant, elle réfléchit à des solutions transitoires. « Notre conseil d’administration a accepté que nous construisions deux bâtiments pour entreposer temporairement ces déchets à Morvilliers (Eure-et-Loir) », annonce Marie-Claude Dupuis, la directrice générale de l’Andra. Il faudra faire vite, car les stockages temporaires du CEA, de Saclay et de Cadarache sont pratiquement pleins. En accord avec l’Etat et l’ASN, l’agence devra proposer des solutions définitives d’ici 2013. 
Relativement complète, la stratégie française est loin d’être totalement opérationnelle. Ce que n’a pas manqué de rappeler le président de l’ASN. « Nous devons éviter un gros danger, celui d’adopter des solutions d’attente confortables qui feraient oublier les solutions définitives. Dans certains pays, on stocke des combustibles dans des emballages de transport qui ne sont pas conçus pour cela », a conclu André-Claude Lacoste. ››


Mai 2010 ‹‹ On les soupçonnait d’avoir débarquer en Inde via la florissante et anarchique filière du recyclage. C’est bien pire : les déchets radioactifs qui ont contaminé une quinzaine d’ateliers, causant la mort d’un ouvrier et l’hospitalisation de six autres, "proviennent d’une machine vendue en toute illégalité par l’université de New Delhi à des revendeurs de métaux", révèle Le Monde. Un incident isolé ? "Récemment, le quotidien The Hindu avait révélé qu’un laboratoire de recherche possédant des sources radioactives avait failli mettre en danger le campus fréquenté par 300 000 étudiants lors d’une inondation en janvier », rappelle le correspondant du Monde. Cela « illustre l’anarchie qui règne en matière de traitement des déchets radioactifs dans de nombreux établissements, comme les hôpitaux ou les laboratoires de recherche." Et de rappeler que la première piste évoquée est tout aussi inquiétante : "les matières radioactives ne se trouvent plus seulement dans les installations nucléaires civiles ou militaires, gérées par le comité indien de régulation de l’énergie atomique. Elles arrivent par bateau, du monde entier, dans des containers de déchets qui ne sont toujours pas scannés aux frontières." ››


Avril 2010 ‹‹ Nous venons d’obtenir des informations d’un salarié travaillant sur le site EDF de Golfech, nous signalant un incident grave survenu récemment au sein de ce centre de production nucléaire. Selon ces informations, de l’eau qui était en contact avec les barres de combustible, et qui a donc été contaminée en radioéléments, a été déversée dans l’environnement de cette centrale. Il y aurait eu, suite à ce déversement, une contamination radioactive de la nappe phréatique, essentiellement en tritium (hydrogène radioactif). Pour obtenir davantage d’informations sur ce problème, nous nous sommes tournés naturellement vers votre site internet... où nous n’avons rien trouvé. Le site internet d’EDF n’apporte également aucune information sur cet incident. Nous avons téléphoné à la centrale de Golfech le 26 avril à 16 h 30 : nous attendons depuis plus de 48 heures maintenant d'être rappelés par le service communication. ››


Avril 2010 ‹‹ La centrale de Cattenom en Moselle vient de nous fournir un exemple ahurissant de cette politique. Dans les dernières semaines, elle a connu toute une série de dysfonctionnements, à commencer par deux arrêts automatiques, l’un dû à un problème technique sur une turbine et l’autre à un faux signal. Surtout, deux barres de contrôle, éléments cruciaux pour prévenir l’emballement du réacteur, sont restées bloquées en cours de route avant une opération de déchargement du combustible. [2] Un "incident" symptomatique d’inquiétants dysfonctionnements et de la fatigue du réacteur, et dont la fréquence s’est accrue ces dernières années dans les centrales françaises ; tout comme les spectaculaires accrochages d’assemblages de combustible aux mécanismes du couvercle de la cuve du réacteur... [3]. En dépit de ces problèmes, Stéphane Dupré La Tour, directeur du site, espère cette année porter la production à 39 milliards de kilowattheures (TWh), contre 33 TWh l’année écoulée ! Une hausse qui ne correspond à aucun besoin de consommation, dans un pays en surproduction chronique... Les conséquences de cette course à la productivité sont d’autant plus inquiétantes que cette série d’"incidents" n’a pas été relayée par les médias français...
[2] Source : http://www.saarbruecker-zeitung.de. L’information n’est pas passée dans les médias français, et a été transmise par des militants luxembourgeois. [3] En octobre 2008, un assemblage combustible était restée accroché au Tricastin ; le même scénario s’était déjà produit en 1999 à Nogent sur Seine, et s’est récemment reproduit en novembre 2009 à la centrale de Gravelines. ››

Avril 2010 ‹‹ Un amendement gouvernemental dans le projet de loi Grenelle 2 propose de supprimer purement et simplement la procédure d’enquête publique pour toutes les demandes d’augmentation des rejets radioactifs et chimiques et des prélèvements d’eau des installations nucléaires. (…) Si cet amendement était voté, une simple autorisation administrative suffirait pour augmenter les rejets polluants et toxiques et les prélèvements sur la ressource aquatique au lieu d’une procédure contraignante et longue aujourd’hui : l’enquête publique. La dispense d’enquête publique serait un déni de démocratie : les populations accéderaient très difficilement à l’information et ne pourraient plus donner leur avis sur ces augmentations. Pour le Réseau Sortir du Nucléaire, cet amendement entraînerait la banalisation des pollutions nucléaires. Il constituerait un véritable blanc-seing donné à l’industrie nucléaire pour accroître discrètement les atteintes à l’environnement et aux êtres vivants, la pollution des milieux naturels et la mise en péril de la biodiversité des milieux aquatiques. ››


Avril 2010 ‹‹ M. Sarkozy et son homologue italien M. Berlusconi viennent de signer un accord sur le nucléaire dit « civil », en opposition totale avec la volonté de leurs peuples respectifs. Le Réseau Sortir du Nucléaire dénonce cet accord antidémocratique. Le peuple italien a fait démocratiquement le choix de sortir du nucléaire par référendum, en 1987. L’Italie, où le dernier réacteur nucléaire a été arrêté en 1990, a depuis lors observé un moratoire sur la construction de nouvelles centrales. Le passage en force de M. Berlusconi est malheureusement classique, dès lors qu’il s’agit des intérêts de l’industrie nucléaire. Rappelons que les citoyens français, quant à eux, n’ont jamais été consultés par voie électorale au sujet du nucléaire. ››


Novembre 2009 ‹‹ En février dernier, le Forum nucléaire lançait sa première campagne publicitaire de grande ampleur, suivie rapidement d’une seconde pendant l’été et d’une troisième en septembre 2009. Sous couvert du débat, c’est une véritable campagne de propagande qui nous aura été infligée ces derniers mois. Affiches, encarts dans les journaux, spots télés, spots radios, site internet, etc. Rien ne nous aura été épargné pour nous faire comprendre que, oui mais non, le nucléaire c’est bon pour ce qu’on a. Mais qui se cache derrière le "Forum Nucléaire" ? (…) ››


La CRIIRAD dénonce les déclarations d’AREVA et demande la décontamination des sites pollués par le groupe au Niger et au Gabon.

Alors que s’ouvre le sommet de Copenhague sur le climat, Mme Anne Lauvergeon, présidente du directoire d’AREVA, a été interviewée sur France Info le 7 décembre 2009. Elle a déclaré que « le nucléaire, ça ne fait pas de CO2 » et qu’il ne produit que « de toutes petites quantités de déchets ». La CRIIRAD dénonce ces affirmations erronées et demande à Mme Lauvergon de prendre des mesures urgentes pour traiter les sites contaminés par les filiales du groupe AREVA au Gabon et au Niger.
La CRIIRAD rappelle que : 1 / le nucléaire rejette bien des gaz à effet de serre - 2 / qu’à chaque étape du processus de production, il produit de grandes quantités de déchets radioactifs dont le confinement n’est pas assuré - 3 / AREVA laisse en outre des populations vivre sur des terrains ou dans des habitations contaminées par ses activités. Quelques exemples sont indiqués ci-après.
Les décisions qui vont être prises au sommet de Copenhague ne doivent pas être fondées sur les informations erronées de l'industrie nucléaire.

Extraction de l’uranium
L’énergie nécessaire au fonctionnement des usines d’extraction de l’uranium des filiales d’AREVA à ARLIT (Niger) provient d’une centrale thermique au charbon particulièrement polluante [1]. Pour la mine et l’usine de la COMINAK, la production d’une tonne d’uranium nécessite 9,7 tonnes Equivalent Pétrole [2]. Il est probable que la mise en exploitation du gisement d’Imouraren (Niger) aura un bilan d’émission de gaz à effet de serre encore plus lourd compte tenu des faibles teneurs du minerai et de la nécessité de déplacer 3,8 milliards de tonnes de roches pour y accéder [3].
En France l’extraction du minerai a conduit à produire plus de 50 millions de tonnes de résidus radioactifs à très longue période dont le confinement n’est pas assuré [4]. Au Niger il s’agit de plus de 35 millions de tonnes de résidus radioactifs entreposés à l’air libre à quelques kilomètres de l’agglomération d’ARLIT et Akokan où vivent environ 80 000 personnes [2]. Des déchets miniers radioactifs ont en outre été utilisés pour remblayer des pistes. En 2007 la CRIIRAD a révélé que de tels déchets, présentant un niveau de radiation 100 fois supérieur à la normale étaient présents devant l’hôpital de la COMINAK (filiale d’AREVA) à Akokan (Niger) [5]. Une mission conduite par Greenpeace à AKOKAN en novembre 2009 a confirmé que des niveaux de radiation élevés persistaient sur de nombreux secteurs de la ville [6]
Au Gabon, la COMUF, filiale d’AREVA a produit sur le gisement d’uranium de Mounana 7,5 millions de tonnes de boues radioactives, dont 2 millions de tonnes ont été déversées dans la rivière. Les mesures effectuées par la CRIIRAD en 2009 montrent qu’une partie de ces déchets radioactifs est à l’air libre dans la forêt voisine. Les mesures de 2009 confirment en outre que les logements des cadres et des ouvriers de la COMUF ont été construits avec des matériaux radioactifs. Les populations sont ainsi soumises à leur insu à des doses de radiation totalement injustifiées [7].

Purification de l’uranium
La purification des concentrés uranifères est effectuée à l’usine AREVA-COMURHEX de Malvési (France). En 2007, cette usine a rejeté 384 500 tonnes d’équivalent CO2 (CO2 et N2O) pour 14 000 tonnes d’uranium produites [8]. Le fonctionnement de l’usine a généré à ce jour plus de 250 000 tonnes de boues radioactives entreposées dans des bassins non étanches [8]. Certains de ces bassins ont cédé en mars 2004 polluant ainsi la plaine voisine [9].

Retraitement des combustibles usés
L’usine de retraitement des combustibles usés qu’exploite AREVA à La Hague (France) est une des installations les plus polluantes sur le plan radiologique. Elle rejette en particulier dans l’atmosphère de très grandes quantités d’un gaz radioactif, le krypton 85 conduisant à multiplier par 60 la radioactivité moyenne annuelle de l’air dans les villages voisins [10]. Compte tenu de sa longue période (10 ans) la concentration de ce gaz ne cesse d’augmenter dans l’ensemble de l’hémisphère nord. Certains chercheurs ont soulevé la question de l’impact de cette ionisation artificielle de l’atmosphère sur le climat.
En outre l’usine de la Hague est un des principaux producteurs de gaz à effet de serre de la région Nord Cotentin. Elle a rejeté 80 551 tonnes de C02 en 2007 [11].

La question de l’eau
Dans son interview du 7 décembre 2009 Mme Lauvergeon s’est émue des problèmes du désertification au Sahel. La CRIIRAD rappelle que l’extraction de l’uranium est une opération qui consomme de très grandes quantités d’eau et entraine une contamination des ressources locales par des polluants radioactifs et chimiques [2]. AREVA admet qu’à l’issue des 40 ans d’exploitation du gisement d’Imouraren (Niger), il se produira un « assèchement local des nappes » [3].
S’agissant du réchauffement et des gaz à effet de serre, il faut rappeler en outre que le rendement thermique des centrales nucléaires est de l’ordre de 30 %. C'est-à-dire que les 2/3 de l’énergie fournie par la réaction nucléaire est perdue sous forme de chaleur. Cette chaleur entraine le réchauffement des eaux de mer ou de rivière utilisées pour le refroidissement des réacteurs et conduit à rejeter de très grandes quantités de vapeur d’eau via les aéroréfrigérants. La vapeur d’eau est, il faut le rappeler, un gaz à effet de serre.

22.7.10

Une marée noire peut en cacher une autre

La catastrophe pétrolière survenue dans le Golf du Mexique serait la plus grave qui ait été répertoriée jusqu'à présent dans toute l'histoire de l'industrie pétrolière si l'on en croit les médias, mais est-ce une raison pour bouder toutes les autres marées noires ? Je pense bien sûr au pétrole brut qui se déverse en continu dans le delta du Niger depuis plus de 50 ans, privant les populations de leur droit le plus élémentaire à l'eau, à la nourriture et à la santé. N'est-il pas approprié de parler de catastrophe ? Et que penser des compagnies pétrolières qui emploient des groupes armés pour supprimer la résistance populaire ? En Amérique du Sud, des gens sont assassinés, des écosystèmes détruits et des cultures indigènes éradiquées, cela ne ressemble t-il pas à un chaos ? Bien sûr que oui mais à la différence que celui-ci et bien d'autres sont orchestrés par les lobbies pétroliers, du coup, les médias se doivent d'avoir l'indignation sélective, en toute démocratie bien sûr.

 

En Afrique : le pétrole tue dans l'indifférence générale
Delta du Niger : ‹‹ C'est la capitale mondiale de la pollution pétrolière. L'espérance de vie dans ses communautés rurales, dont la moitié n'a pas accès à l'eau potable, est tombée à 40 ans à peine depuis deux générations. (…) Il est impossible de mesurer la quantité de pétrole répandu dans le delta du Niger chaque année, car les pétroliers et le gouvernement veillent à ne pas divulguer l'information. (…) "On constate plus de 300 marées noires de toutes tailles chaque année", s'indigne Nnimo Bassey. "Au Nigeria, l'Etat et les pétroliers en sont arrivés à considérer un niveau extraordinairement élevé de pollution comme la norme. A l'évidence, BP bloque toute législation progressiste, tant aux Etats-Unis qu'au Nigeria. Ici, les groupes pétroliers se considèrent au-dessus des lois et représentent un danger manifeste pour la planète. Il faut porter ces affaires devant la Cour internationale de justice". ›› lire l'article complet : Les marées noires oubliées du Delta du Niger
Le 1er mai dernier, 4 millions de litres de pétrole brut étaient rejetés dans le delta durant 7 jours.
Malédiction de l'or noir, Amnesty dénonce la pollution au Nigeria


En Amérique, les craintes relatives aux fuites de pétrole varient selon les latitudes

En Amazonie péruvienne, source intarissable d'enrichissement pour les multinationales comme Perenco, Petrobras, Repsol, Talisman Energy, PlusPetrol, Petrolifera, les populations indigènes des rivières Corrientes et Tigre font les frais de l'exploitation pétrolière depuis plus de 30 ans. En 1986, Pluspetrol achetait les droits d'exploitation des Lot 1AB et 8, territoire des Achuar qui est devenu depuis un vaste champ de pétrole avec plus de 150 puits et plus de 1000 km de construction de routes et pipelines.

Contamination des rivières Corrientes et Tigre :
 Amazonie péruvienne - Lot 1ab :
Amazonie péruvienne, Corrientes River - Lot 8 (Pluspetrol) 4ème plus importante marée noire de la région en 2009 :
Abanico del Pastaza, forêt amazonienne au nord du Pérou :

Le 19 juin dernier, la coque d'un bateau transportant du pétrole brut s'est rompue dans la rivière Marañon (toujours en Amazonie péruvienne). La nappe de pétrole a recouvert la surface de la rivière dans sa totalité, détruisant in extenso la faune et la flore aquatique. Cet accident a affecté 28 communautés vivant en bordure de la rivière. (source - youtube)

La compagnie Occidental Petroleum qui pollue l'Amazonie péruvienne, opère aussi dans le département d'Arauca en Bolivie, une gigantesque réserve de pétrole. Son exploitation a généré d'énormes bénéfices et un coût environnemental catastrophique. Les fragiles paysages sont désormais marqués par des boues noires et des rivières polluées (source).

Arauca :

En février 2009, la région de Napo en Equateur, subissait sa deuxième plus importante fuite de pétrole, le fleuve Santa Rosa était entièrement recouvert de pétrole (source). La province de Sucumbios a, elle aussi, payé le prix fort de l'exploitation pétrolière. Lago Agrio, sa capitale située au coeur de la richissime forêt pétrolifère équatorienne à la frontière de la Colombie, est devenue le centre pétrolier le plus important du pays et le constat est affligeant, après plus de 40 années de forage, la région est désormais criblée de longues et profondes fosses emplies de pétrole brut. La multinationale Chevron-Texaco est accusée d'avoir délibérément déversé des millions de tonnes de déchets toxiques dans la forêt et les fleuves provoquant une immense catastrophe écologique et sociale.

 ‹‹ Puits de pétrole, gigantesques flammes de gaz brûlé dans l’air, tuyaux noircis serpentant le long des chemins, énormes piscines où croupissent les déchets toxiques du brut. Tel est le paysage où évoluent les habitants, pauvres pour la plupart, de la province amazonienne de Sucumbíos, au nord-ouest de l’Equateur. De l’Amazonie sortent 96,6 % du pétrole brut que produit le pays. Le Sucumbíos n’a profité en rien de cette richesse. La province est à la fois l’une des plus misérables et des plus chères du pays, du fait de la présence des compagnies pétrolières et de leur personnel. De nombreuses communautés paysannes et indigènes manquent d’eau courante et de lumière. A l’exception de celle qui s’élance en direction de Quito, les routes ne sont qu’amas de poussière mêlée à des résidus noirâtres, trace des innombrables derrames, les fuites de l’oléoduc. Contamination de l’air, de la terre, des ruisseaux. Maladies (cancer surtout). Déforestation. Pour procéder à chaque prospection, on a percé jusqu’à 1 000 kilomètres de trochas (chemins), des dizaines de milliers d’hectares de forêt ont été rasés. Sols boueux, travaillés par les pluies, où ont été rejetés sans aucun souci de la nature et des gens les résidus de produits chimiques employés lors du forage des puits. ›› source
Lago Agrio :
Un groupe de personnes courageuses, surnommé "Los Afectados", a mené une campagne de protestation contre Chevron-Texaco, responsable des maladies (dont le cancer) affectant la population locale. Cette campagne a été appuyée par quelques personnalités comme Daryl Hannah (voir le documentaire Justicia Now!)


En Orient, guerres et pétrole marquent l'histoire

En janvier 2007, l'UNEP réalisait un rapport sur l'impact environnemental de la guerre au Liban en 2006, opposant l'Israel au Hezbollah. Le bombardement israélien d'une centrale électrique a provoqué une marée noire catastrophique, contaminant les deux tiers des côtes libanaises mais aussi la côte syrienne, sur une distance de 150 km. Aujourd'hui encore, le Liban poursuit le nettoyage des sites.

Edde Beach au nord de Beyrouth - le panneau indique "La plage est à vous, protégez-là" :
Le Port historique de Byblos, classé patrimoine mondial de l'humanité :

Les marées noires sont désormais des catastrophes habituelles, il n'est plus exceptionnel d'apprendre qu'un pétrolier s'est échoué et a déversé sa cargaison en mer. Mais en ce qui concerne les contaminations terrestres, il s'agit d'une autre histoire, nous observons un black-out total des compagnies pétrolières et une discrétion assurée de la part des médias. Mais peut-être n'est-il pas souhaitable de rappeler au monde entier que l'exploitation pétrolière pollue, qu'il n'existe pas un endroit exploité qui n'ait été contaminé et que les pollutions liées au transport sont finalement courantes.

Carburant, plastiques, énergie électrique, cosmétiques, vêtements, médicaments…, le pétrole fait partie intégrante de notre vie, il assure à la fois la prospérité économique, la destruction de l'environnement et la pauvreté des pays du Sud qui le possèdent. Il serait temps que nos chers dirigeants politiques calment leurs ardeurs de croissance économique et cessent de subventionner les lobbies des énergies fossiles pour se concentrer sur les solutions et énergies durables.


Dauphin sur une plage de Hom Island, Golf du Mexique, 11 mai 2010
7ème dauphin trouvé mort dans le Golf depuis le 2 mai

Explosion de deux aléoducs dans le port de Dalian - environ 1500 tonnes
de pétrole déversées en mer Jaune au large de la provinde du Liaoning,
au nord-est de la Chine

Marée noire - Fleuve Jaune, Chine


En août 2009, une éruption de pétrole sur une plate-forme d'exploration norvégienne en mer de Timor provoquait l'un des plus importants déversements de pétrole en Australie. La fuite a duré plus de deux mois, la nappe générée par celle-ci a atteint 136 km de long et 40 km de large. West Atlas

La plupart des "nettoyeurs" de l'Exxon Valdez seraient morts : ‹‹ À l’heure où BP distribue les chèques aux volontaires de Louisiane disposés à l’aider à dépolluer les côtes souillées par sa marée noire, on apprend que la "plupart" des personnes qui ont participé au nettoyage de la pollution de l’Exxon Valdez seraient... mortes à l’âge moyen de 51 ans ››