Blog à vocation informative, à l'atmosphère parfois militantiste.

N'hésitez pas à laisser vos commentaires et états d'âme.

27.9.08

Une humanité kamikaze

Extrait du spécial «éducation à l'écologie» de Biosphere-Hebdo :


«Suicide écologique :


En détruisant notre écosystème (forêts, terres arables, système hydraulique….), en prélevant au-dessus de ce que le milieu naturel est capable de fournir, la chute de notre civilisation thermo-industrielle peut être très rapide d’autant plus que les interdépendances entre nos différents réseaux d’approvisionnement accroissent notre vulnérabilité. Alors comment comprendre que nous acceptons de courir au suicide par nos propres agissements sans réagir? 


D’abord les signes de la menace sont interprétés selon des critères très variables, il y en a même qui contestent le réchauffement climatique d’origine anthropique. Ces menaces sont d’ailleurs souvent invisibles, on ne voit pas la teneur de l’air en gaz carbonique. Même saint Thomas ne pouvait croire que ce qu’il voyait. Ensuite, quand la menace est bien analysée par les scientifiques (effet de serre, perte de biodiversité, réduction des ressources halieutiques…), encore faut-il que les politiques se saisissent du problème. Mais les élus font comme leurs citoyens, ils ne pensent qu’à  court terme et à leur prochain mandat électoral. Le débat démocratique demande du temps, la diplomatie a un rythme lent qui n’est plus à la mesure des enjeux écologiques. Enfin le maintien des privilèges des uns, de la consommation de masse des peuples riches et le désir de tous d’accéder à la marchandisation de l’existence fait en sorte que le changement de mode de vie ne peut être accepté que par une infime minorité de la population. 


Pour le moment les humains restent insensibles aux souffrances de la Biosphère, ne prêtant attention qu’à leurs propres souffrances ou aux plaisirs des jeux, olympique ou non. Il nous reste à bâtir une nouvelle éthique pour affronter la crise ultime. La conscience de notre propre intérêt et de celui des générations futures pourrait libérer notre pensée et notre action face au déterminisme environnemental.»



«On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l'ont engendré»

Albert Einstein


Se faciliter la vie, c'est mettre en péril celle de l'humanité. La société consumériste se préoccupe de son confort et ne veut surtout pas réfléchir aux conséquences de sa conduite. Les slogans à saveur écologique lui suffisent à ignorer les malheurs du monde. Mais à ne pas vouloir penser, elle se condamne elle-même. Je me dis tout de même qu'il faut être doté d'un profond égoisme ou d'une ignorance incommensurable pour adopter un tel comportement suicidaire.


26.9.08

Le dernier vestige de forêt primaire en Europe est menacé

Aux confins de la Pologne et de la Biélorussie se trouvent les derniers fragments de la forêt vierge qui recouvrait les plaines d'Europe centrale à la préhistoire. Ce patrimoine inestimable qui a survécu jusqu'ici grâce à son statut particulier de "réserve de chasse" des souverains (rois de Pologne, grands-ducs de Lituanie et tsars de Russie), possède une incroyable richesse végétale et abrite de nombreuses espèces protégées, dont certaines ont totalement disparues en Europe.


Ce sanctuaire, classé sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO et très prisé des naturalistes qui le considèrent comme l'une des dernières régions véritablement sauvages d'Europe, est divisé en deux : la forêt de Belovezhskaya en Biélorussie et la forêt de Bialowieza en Pologne.


Le Parc National de Bialowieza ne protège qu'une partie de la forêt. Depuis des années, associations écologiques, scientifiques et citoyens réclament aux gouvernements successifs une protection totale de la forêt car, malgré la mise en place d'une exploitation durable, elle n'échappe pas aux agressions humaines.


Et voilà que les autorités locales de Narewka viennent d'accepter l'implantation, aux abords du parc national, d'une station de stockage de carburants par la compagnie pétrolière russe Loukoil (propriétaire de 25 hectares jouxtant la forêt). Le projet prévoirait une vingtaine de réservoirs à moitié enterrés dans le sol. Les terrains de Loukoil comptent déjà des canaux d'irrigation. Les chercheurs de l'Académie des sciences polonaises qualifient ce projet de "bombe écologique à retardement. En cas de fuite, c'est toute la forêt de Bialowieza qui risque d'être contaminée".


La société consumériste viendra à bout des richesses naturelles, sans même penser que son premier bien-être, celui de respirer, dépend de celles-ci. Il est temps de reconsidérer nos priorités "vitales"...


Pollution industrielle en Bulgarie : Lukoil empoisonne les habitants de Burgas

Lukoil en mer Baltique

News from Poland - A deal threatening the protected Bialowieza Forest

Pologne Infos : Appel à secourir la forêt vierge de Białowieża

Bialowieza : Forêt primaire en quête de protection


Tir d'un chasseur sur le panneau du parc de la forêt de Bialowieza

(c) Franck Verhart


Fôret Belovezhskaya Pushcha / Białowieża - UNESCO

La dernière grande forêt de plaine d'Europe

Forêt de Białowieża - Wikipédia


La Forêt vierge de Bialowieza


«La faune de la Forêt vierge de Bialowieza a beaucoup de traits communs avec celles de l'Europe centrale et du nord-est. Le nombre d'espèces présentes est estimé à environ 11 500, la majorité étant des invertébrés, surtout des insectes. La disparition de l'aurochs, du glouton, de l'ours, de la martre d'Europe et dernièrement d'une espèce de faucon est la conséquence de la présence de l'homme. D'autres espèces comme l'ondatra (le rat musqué) et le chien viverrin ont quant à elles été introduites par l'homme.

Le plus grand mammifère de la Forêt vierge de Bialowieza est le bison européen. Jadis, cette espèce occupait toute l'Europe jusqu'au Caucase et l'Oural. Aujourd'hui elle est devenue très rare. Un troupeau de 250 têtes vit en liberté dans la Forêt vierge. Ces bisons causent d'importants dégâts dans les champs et les terrains reboisés. Il est nécessaire d'en réduire le troupeau d'environ 40 têtes tous les ans pour préserver l'équilibre de l'écosystème. Les chasseurs ne prélèvent que les animaux choisis d'après les règles de sélection (les vieux et les malades). Les autres grands mammifères les plus répandus comme le cerf, le chevreuil, l'élan et le sanglier sont nombreux et il est facile de les rencontrer. Par contre, les grands carnassiers tels le loup et le lynx sont très farouches face à l'homme. Les castors font leurs barrages sur les rivières traversant la forêt mais il faut avoir de la chance pour les apercevoir.

L'avifaune est très riche. On ne dénombre pas moins de 277 espèces d'oiseaux. Les oiseaux rares sont entre autres: la cigogne noire (Ciconia nigra (L.)), la bondrée apivore (Pernis apivorus (L.)), les aigles (p. ex. Hierraaetus pennatus (Gmel) et Aquila sp.), les faucons (Falco sp.), le Circaëte (Circaetus gallicus (GM.)), le loriot (Oriolus oriolus (L.)), les pics par exemple: le pic tridactyle (Picoides tridactylus (L.)) et le pic à dos blanc (Dryobates leucotos (BECHST.)), 7 espèces de rapaces nocturnes. 23 espèces de poissons vivent dans les rivières, en plus on y recense 7 espèces de reptiles et aussi 12 d'amphibiens.

Les invertébrés sont de loin les plus représentés, en particulier les insectes. Hyménoptères: 3000 espèces, Coléoptères: 2000 espèces, Papillons: 1000 espèces Diptères: 800 espèces, Hétéroptères: 600 espèces.»


«Menaces sur la forêt (d'après une alerte de Greenpeace du 26 février 1997)

En juillet 1995, le gouvernement polonais avait déclaré un moratoire sur l'abattage d'anciens arbres dans la forêt de Bialowieza. La forêt totale (à cheval sur la Pologne et la Biélorussie) recouvre 1 400 km2, mais seulement 46 km2 sont entièrement protéges comme parc national. Les 550 km2 restants en Pologne connaissaient une exploitation accélérée depuis 1993, en raison d'une aide de la Banque Mondiale au développement au secteur forestier. En août 1996, le gouvernement polonais décida de doubler la surface protégée, mais 80 % restait sans protection définitive. Greenpeace appelle à maintenir la pression sur le Ministre polonais des Ressources Naturelles, Stanislaw Zelichowski, pour qu'il ne lève pas le moratoire sur l'abattage.»

23.9.08

Costa Rica, un exemple à ne pas suivre

Partis politiques, communautés et associations dénoncent la politique environnementale d'Oscar Arias (Président du Costa Rica), qui pourtant vient d'être accueilli, une fois de plus, sous les applaudissements pour sa nouvelle campagne " Paz con la naturaleza " (paix avec la nature), en Europe cette fois-ci.


L'intention est un bon début mais la motivation d'Oscar ne suffira pas à mener cette initiative à terme puisque le Costa Rica vient de signer le Traité de Libre Commerce (TLC) avec les Etats-Unis, un traité sur mesure pour les multinationales américaines ("législation minimum", "exploitation maximum"). Ce traité fait même valoir les droits de ces colonisateurs dans les aires protégées, quelques parcs nationaux commencent d'ailleurs à ressentir les effets du TLC alors que celui-ci n'est même pas encore en application dans le pays.


La présence du Président costaricien en Europe n'était pas aussi verte qu'elle n'y paraissait puisqu'il semblerait que l'Europe ait aussi concocté un TLC pour exploiter un peu plus les pays émergents. Cependant l'eco-président est très soucieux de son image internationale (la nationale étant détériorée). Le Costa Rica vert qu'il s'efforce de présenter au monde perd de sa couleur chaque année, mais Oscar a bien compris que la réalité n'intéressait personne et que des belles paroles et dossiers garnis suffisaient à obtenir des subventions et donations internationales ou des contrats commerciaux suivant le but du voyage (fructueux d'une façon ou d'une autre).


Ici, au Costa Rica, la paix avec la nature se traduit par une future mine d'or à ciel ouvert à San Carlos, un TLC à venir avec la Chine, 22 projets de marinas, une sérieuse contamination des eaux, une déforestation incontrôlée, une population laissée pour compte, des indigènes abandonnés à leur famine, une biodiversité mourante. L'opinion publique et les associations s'insurgent et pourtant il semblerait que l'information n'ait pas de passeport, le monde continue de voir un Costa Rica respectueux de son environnement. Sérieusement, entre nous, vous connaissez un pays qui respecte son patrimoine naturel ? Vous n'êtes pas rassasiés de tous ces discours fallacieux ?


«La France, avec le « Grenelle de l’Environnement » voulu par le Président Nicolas Sarkozy, et le Costa Rica, avec la volonté du Président Oscar Arias de faire « la Paix avec la Nature » (Paz con la Naturaleza) sont deux pays engagés, sur leur continent respectif, en faveur de mesures concrètes au service d’une gestion écologique intelligente de nos ressources naturelles, favorisant le développement durable.»

La Lettre Diplomatique - Le Costa Rica : un lien unique entre la France et l’Amérique centrale


Pour ma part, j'en ai assez de ces discours moralisateurs et je m'effraie de voir qu'ils nourrissent autant d'opinions.


La "Paz con la Naturaleza"n'est pas prête d'être signée au Costa Rica


J'ai regroupé quelques images provenant de la toile et de Google Earth afin de vous présenter la volonté des dirigeants costariciens de préserver l'environnement. Nous sommes tous aux faits des impacts négatifs des industries sur notre planète, mais les impacts touristiques sont rarement médiatisés alors que l'industrie touristique ravage tous les pays, en particulier les pays tropicaux : Impacts touristiques au Costa Rica


L'eau potable se raréfie au Costa Rica. Les communautés craignent pour leur or bleu qui est soit détourné par d'immenses complexes touristiques et condominiums de luxe, soit pollué par des produits agro-chimiques venant des plantations de bananes et d'ananas. Cette affiche reflète le quotidien d'un peuple appauvri par l'ambition de ses politiciens. La gestion de l'eau n'est pas une priorité dans ce pays qui se vante de sa politique de développement durable.


Tatania Cruz a récemment démissionné de son poste de directrice générale de la SETENA (Secretaria Técnica Nacional), un organisme chargé de contrôler la viabilité des projets suivant leur impact environnemental. Cette démission a deux versions :

- la version officielle : Tatania Cruz n'a pas obtenu l'augmentation d'effectifs demandée,

- la version officieuse : sa démission est due aux pressions du gouvernement pour que les producteurs d'ananas continuent d'opérer dans le pays (ceux-ci étant responsables à l'heure actuelle d'une grave contamination des eaux). Cette version n'est autre que la déclaration de Mme Cruz lors d'une réunion dans les locaux de la SETENA, en présence de citoyens de Limon venus sur la capitale pour protester contre l'utilisation de produits agro-chimiques.


photo prise à l'intérieur du Parc National Las Baulas, à quelques mètres du bureau

du MINAE (Ministère de l'environnement) et de la plage de nidification des tortues Luth


photo prise sur la route San José / Limon, côte caraïbe


Quelques liens costariciens :

Federación Ecologista - Noticias

Oscar Arias engaña a los costarricenses con el caso Baulas

Denuncian que gobierno permite contaminación de medio ambiente

Agua para los supernegocios o para las comunidades

Video YouTube - Polémica por Minería en Costa Rica

Directora de SETENA recibía presiones del Gobierno para favorecer a empresarios piñeros

BLOQUEVERDE - Resistencia Y Acción Ecologista

un excellent article du renommé océanographe costaricien Guillermo Quiros :

Hay que recuperar la costa


Et pour finir, j'ai trouvé sur la toile la réponse

de la biodiversité costaricienne à la campagne d'Oscar :


21.9.08

Une dictature économique mondiale

Sur fond d'escroquerie, de scandale étouffé, de manipulation financière déguisée, la nouvelle crise économique enflamme les médias. Voici une petite BD qui circulait depuis quelques mois dans les bureaux des grandes banques de New York, une BD traduite par Rue89 qui explique simplement cette crise.


Ainsi, pour sauver son économie, le gouvernement américain va injecter 700 milliards de dollars (source CNN). Mais qu'elle est donc cette politique qui aide les escrocs au lieu de les juger ?


La politique de Bush s'est toujours opposée au développement durable car celui-ci a un coût ; elle soutient fermement ses industries polluantes au détriment de l'environnement. Pourtant, le gouvernement américain va empreinter à la FED une somme qui n'avait encore jamais été annoncée dans toute l'histoire de l'économie mondiale, pour redresser des banques d'investissement. Je suis en colère. Il n'y a pas d'argent pour venir en aide aux populations les plus démunies, pour développer activement les énergies propres, ni pour protéger l'environnement, encore moins pour solutionner la déforestation illégale, le réchauffement climatique, le déclin de la biodiversité, mais il y a de l'argent pour provoquer des conflits, financer des guerres, contrôler des économies fragiles, subventionner les multinationales, et finalement, l'argent revient toujours aux nantis.


Vers un monde équitable ? Il ne faut pas rêver, tout du moins tant que le pouvoir de l'argent sera entre les mains des banques privées.


Voici quelques liens pour mieux comprendre la dictature économique mondiale que nous subissons :

L’escroquerie monétaire mondiale

Le financement des besoins collectifs est rendu sciemment ruineux par un sabordage monétaire étonnant

La conspiration capitaliste : La réserve fédérale américaine

fauxmonnayeurs.org - La FED

Le wiki sociétal

Les 10 plus gros mensonges sur l'économie

Crise des "subprimes" : si vous n'avez toujours rien compris...

Les mécanismes de la crise financière


L'éminent économiste Maurice Allais (Prix Nobel de sciences économiques en 1988) qualifie les banques privées de faux-monnayeurs et le démontre fortement. «Par essence, la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable, je n'hésite pas à le dire pour que les gens comprennent bien ce qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement réprimée par la loi.»  


La crise mondiale aujourd'hui (1998).pdf

«un texte essentiel d’un homme important, Maurice Allais : ce fut d’abord un article clairvoyant et décapant publié dans Le Figaro des 12, 19 et 26 octobre 1998, dans la rubrique Opinions ; puis il fut repris et annoté dans un livre passionnant publié aux courageuses éditions Clément Juglar : de nombreuses notes et annexes supplémentaires que vous trouverez dans le livre (pas ici) permettent à l’auteur de répondre aux objections qu’on lui a présentées. L’ensemble est remarquable, vivant, utile : c’est de l’économie politique, à usage citoyen. Lecture hautement conseillée.»


19.9.08

Mieux qu'un don, une action

L'association Sea Shepherd lance un appel aux bonnes volontés.


«La diversité des actions que nous menons nécessite un élargissement de notre équipe administrative et nous avons besoin d'une personne supplémentaire pour procéder aux saisies comptables de l'association. Cette personne doit impérativement résider sur la région parisienne (pour des raisons pratiques), et être au fait des écritures comptables et de la législation. Si vous êtes intéressé(e), veuillez nous contacter anne.fourier@...


En prévision de l'Opération Musashi, notre équipe de traducteurs recherche aussi des volontaires bilingues, ou tout au moins, suffisament à l'aise dans l'exercice de la traduction anglais/français. Notre webmaster accueillera toute candidature avec plaisir: webmaster@...»


Si votre conscience vous démange, ne vous grattez pas !

Si vous pouvez être utile, ne pensez pas

qu'il y aura toujours quelqu'un pour se proposer, soyez celui-là.


L'éthanol, un carburant vert ?

Je viens de lire le dossier : faces cachées de l'éthanol au Brésil, publié par le CCFD.


A croire que ceux qui nous présentent l'éthanol comme un carburant vert, ne vivent pas sur la même planète que nous, et pourtant si, mais les enjeux économiques sont de taille. Les vertus de l'éthanol ne se ressentent qu'en Bourse. Sur le terrain, ses facultés économique et environnementale sont une calamité, un réel chaos pour ceux qui n'en consomment pas. Mais comme d'habitude, les consommateurs se désintéressent du sort des exploités.


Pendant ce temps, dans les plantations, la nourriture fait place à l'énergie. Le carburant vert menace la souveraineté alimentaire des pays cultivateurs. Sa croissante production multiplie les désastres environnementaux. Les travailleurs (coupeurs de canne) et les peuples premiers subissent le mépris des multinationales. 


Les agrocarburants sont une échappatoire aux énergies fossiles certes, mais surement pas une solution durable et écologique.


Voici un diaporama qui, définitivement, remet l'éthanol à sa place :


Diaporama du CCFD


18.9.08

"L'Afrique parle de l'Afrique"

Le bulletin nº133 du Mouvement Mondial pour les Forêts Tropicales (WRM) est entièrement consacré à l'Afrique, un continent si riche et si pauvre à la fois, un continent maltraité aux peuples agonisants qui reste une destination exotique pour le reste du monde.


«De nombreux regards se tournent aujourd’hui vers l’Afrique, et derrière le discours de l’aide à la pauvreté se dissimulent des plans ambitieux pour exploiter ses énormes richesses. Ce territoire hétérogène, habité par près de 800 millions de personnes, artificiellement divisé en cinquante-trois États par le colonialisme européen, se voit maintenant assailli par les nouvelles poussées de la mondialisation et il est le théâtre de disputes entre les impérialistes de toujours – les États-Unis, l’Union européenne et le Japon – et l’expansion économique et politique de la Chine et de l’Inde. L’avenir du continent et de ses peuples semble être décidé dans des capitales lointaines, siège de la richesse et du pouvoir.

Dans ce contexte, le WRM regarde lui aussi l’Afrique, non par pour parler d’elle mais pour écouter ce que les Africains eux-mêmes ont à dire. Tel est le but du présent bulletin : laisser la parole aux Africains pour qu’ils parlent de l’Afrique.

Nous avons créé ce blog où vous pourrez poster vos commentaires sur tous les articles. Nous vous invitons et vous encourageons à le faire !»


Productions d'agrocarburants, exploitations forestières, pétrolières

et minières ravagent l'Afrique afin de rassasier le monde moderne.

Un excellent dossier qui aurait pu s'intituler

"les veines ouvertes de l'Afrique" :

WRM Bulletin 133 - Août 2008


16.9.08

Activistes, sortez vos pinceaux !

Six membres de Greenpeace ont été innocentés après avoir causé 440000 euros de dommages dans la centrale à charbon de Kingsnorth en Grande-Bretagne. Pour combattre le changement climatique, ces derniers avaient peint "Gordon" (prénom du premier ministre britannique) en haut de la cheminée de 200 mètres. Les jurés ont considéré la défense des accusés légitime (la loi britannique de 1971 tolère le dommage à la propriété pour prévenir un dégât plus important).


Pour la première fois, le changement climatique est invoqué comme motif devant un tribunal. Espérons que ce cas se propage dans le monde entier.


Les dirigeants politiques sont mauvais et quelques uns l'affichent publiquement. Et si tous les citoyens se plaignaient, comment réagiraient ces manipulateurs manipulés ?


Greenpeace non coupable grâce au changement climatique

Greenpeace UK : Breaking news, Kingsnorth Six found not guilty !

13.9.08

Projet de mine Pascua-Lama : communautés et glaciers toujours en sursis

Alors que le réchauffement climatique est en marche, que les ressources d'eau potable s'appauvrissent, la compagnie minière canadienne Barrick Gold Corporation (première productrice d'or au monde) a jeté son dévolu sur la majestueuse cordillère des Andes.


Barrick Gold étudie un mega-projet d'extraction d'or, d'argent et de cuivre dans la vallée andine de Huasco depuis 1997, un projet dénommé Pascua-Lama, chevauchant le Chili et l'Argentine. A plus de 4000 mètres d'altitude, cette mine à ciel ouvert s'étendra sur 3000 kilomètres carrés, condamnant trois glaciers pour accéder aux réserves d'or, et affectant à jamais les rivières de la vallée (une zone principalement agricole) et les nappes souterraines alimentées par les glaciers. De toute évidence, le projet met en péril cette réserve d'eau douce, l'économie fragile des communautés et garantit un impact irréversible sur l'environnement.


L'activité minière prévoit un déplacement journalier d'environ 50 tonnes de matériel, un mouvement de transports considérable qui va entraîné un soulèvement de particules comparable aux plus grandes mines du monde. A la contamination des eaux résultant de la procédure d'extraction par le cyanure, le mercure et l'arsenic, s'ajouteront les risques quant au déplacement constant de charges hautement toxiques, des centaines de camions devront transiter chaque mois sur l'unique route longeant une rivière.


Le Chili possède d'importantes réserves d'eau douce d'une grande pureté. Nous savons que l'épuisement de ce bien précieux va provoquer de graves conflits dans le monde, et pourtant, quelques humains le condamne au prix de l'or, un métal qui n'étanchera jamais d'autre soif que celle du pouvoir ou du plaisir.


Un peu d'histoire :

La Compagnie Barrick Gold a été fondée par Peter Munck (ancien premier ministre canadien) avec le financement du renommé marchand et trafiquant d'armes saoudien Adnan Khashoggi et l'un des principaux actionnaires n'est autre que Georges Bush père.

Un traité minier bilatéral a été signé en 1997 et ratifié en 2000 entre le Chili et l'Argentine pour permettre l'exploitation des minéraux sur la frontière entre ces deux pays. «Pour la première fois, le traité minier autorise l’exploitation transfrontalière des dépôts de minerais et couvre une superficie de plus de 200.000 kilomètres carrés. Il est présenté comme une occasion unique pour les deux pays d’exploiter leurs ressources minières de façon plus efficace, de coopérer pour la recherche et le développement de nouvelles technologies minières, de promouvoir l’« investissement mutuel” et de protéger l’”intérêt national et public” des deux pays. Mais, moins d’une décennie après sa ratification, il s’est plutôt révélé être un instrument puissant et indispensable pour les sociétés transnationales, leur permettant d’avoir accès et d’exploiter des ressources binationales. Aucun investissement national, que ce soit public ou privé, n’est encore passé par lui. De fait, ce traité est le résultat d’années de pression exercée par les plus grandes sociétés minières du monde. Rio Tinto, Barrick Gold, Falconbridge, Tenke Mining ont établi des bureaux locaux ou des succursales, ont adhéré aux chambres nationales des mines et/ou ont déployé toute leur force de pression. Dans un premier temps, cette pression a produit des “protocoles de facilitation” spécifiques, concédant des conditions et des privilèges spéciaux, principalement à Barrick Gold et à Falconbridge.» source : Le colonialisme des ressources et le traité minier Chili–Argentine


Barrick Gold a présenté son projet Pascua-Lama aux gouvernements chilien et argentin pour la première fois en 2001. Celui-ci n'indiquait pas la présence de trois glaciers sur le territoire chilien (le Toro 1, le Toro 2 et l'Esperanza), un "oubli" passé inaperçu dans les bureaux de la COREMA, la commission environnementale régionale, tête en l'air ou corrompue, chargée de l'étude d'impact et de la validation du projet. Face à l'indignation des associations écologiques et agriculteurs de la région, la commission a tout de même accepté le projet mais sous réserve de préserver les glaciers.


Ce projet a fait l'objet d'un rapport en 2004. Celui-ci a révélé qu'aucune étude sérieuse n'avait été faite par Barrick concernant les glaciers, les ressources hydriques (le processus d'extraction d'or nécessitant des quantités d'eau considérables), la décharge de roches stériles, les travaux de déviation des cours d'eau, l'accumulation d'eau contaminée dans l'excavation minière, le stockage des combustibles, et bien d'autres détails dommageables.


Barrick a donc présenté un nouveau projet prévoyant de déplacer les glaciers en les découpant en blocs pour pouvoir les transporter quelques kilomètres plus loin, une nouvelle scandaleusement interprétée par l'opinion publique et internationale. Les glaciers étaient sauvés de la dynamite mais pas du mépris de la compagnie. "Un glacier n'est pas seulement de la glace, mais un écosystème très sensible et mal connu. En couper une partie, c'est altérer le reste, et bouleverser le fragile équilibre hydraulique de la région" Raul Montenegro, professeur de biologiste en Argentine, Prix Nobel Alternatif en 2004.


Pour calmer les esprits, Barrick a annoncé la création d'un fond pour le développement durable de 60 millions de dollars pour la communauté, en lui demandant, en contrepartie, de ne pas s'opposer à l'étude d'impact environnemental (fond réservé à la construction d'un barrage pour garantir l'eau aux agriculteurs). Pendant ce temps dans la province argentine de San Juan, tandis que la compagnie publicitait sa campagne de cadeaux de bienfaisance (la stratégie notoire des entreprises pollueuses), la télévision diffusait des spots vantant la politique de mines responsables de Barrick Gold (santé des employés, respect de l'environnement, développement économique et social des communautés... les boniments d'usages des industriels). Ces manipulations médiatiques avaient pour but :

- d'ébranler de graves accusations pour contamination d'eaux souterraines par des hydrocarbures et

- d'éviter une réaction protestataire des communautés au projet d'exploitation Veladero (autre mega-projet dans les Andes argentines menaçant la Réserve de biosphère de San Guillermo, inscrite à l'UNESCO, ainsi que le bassin du fleuve Jachal).


Finalement, en 2006, la commission chilienne a donné son aval en rejetant toutefois l'idée de déplacer les glaciers, mais en écartant tout de même l'opposition des communautés et des associations. Cet accord a eu pour conséquence la suspension par la compagnie Agrosuper d'un projet agricole d'une inversion de 500 millions de dollars dans  la vallée de Huasco, un projet qui aurait bénéficié à l'économie locale.


Malgré l'accord des deux gouvernements, divers obstacles n'ont toujours pas permis, deux ans plus tard, le lancement de Pascua-Lama. Le projet est détenu par la compagnie du fait, notamment, des différences de réglementation des taxes entre les deux pays. Il faut rappeler que les années de dictature qui ont pesées sur ces pays, ont été très bénéfiques aux entreprises étrangères. Celles-ci ont dégagé des profits phénoménaux qui rendent, aujourd'hui, très difficiles les arrangements et la mise en place d'une législation sur les exploitations minières dans la zone frontalière.


De plus, le projet de mine se trouve sur des terres réclamées par la communauté indigène Diaguita qui a dénoncé le gouvernement chilien auprès de la commission inter-américaine des droits de l'homme. Le gouvernement s'était engagé à respecter les droits des communautés indigènes et à restituer les terres, un engagement qu'il n'a toujours pas respecté car s'il donnait le droit sur la terre et l'eau aux Diaguitas, ceux-ci pourraient s'opposer juridiquement au projet de mine.


La compagnie a notamment été accusée de crimes environnementaux pour avoir détruit 50 à 70% des glaciers au moment de l'étude de Pascua-Lama et de la construction de la route. 


Un autre procès a opposé Barrick à un citoyen chilien pour acquisition frauduleuse de terres. La compagnie avait acheté 8200 hectares de terres adjacentes à la concession minière pour 20 dollars, suite à une falsification du contrat de vente qui stipulait le million. Une accusation pour corruption de juges s'est ajoutée à ce scandaleux procès. Finalement, la résolution a donné raison au vendeur et Barrick s'est vue dans l'obligation de restituer les terres, un dur revers qui met Pascua Lama en péril puisque ces terres renferment la plus importante quantité d'or que la compagnie prétendait extraire.


D'autres obstacles font de l'ombre à ce projet démoniaque mais Barrick n'a pas encore dit son dernier mot...


Barrick Gold est une compagnie meurtrière, un bien pâle reflet

de l'industrie minière, mais jugez-en par vous-même :


La chaîne de l'or

Les Eldorados américains - photos

Australie : le lac sacré Cowal

Tanzanie : pillage minier canadien cautionné par la Banque Mondiale

Que s’est-il vraiment passé à la mine d’or de Barrick en Tanzanie ?

Des leaders autochtones dénoncent les activités de Barrick Gold

L’industrie minière face à l'environnement, aux droits humains et autochtones

Argentine : les échos du plébiciste contre une exploitation minière canadienne

Version traduite de la page : Argentina - Famatina Says NO to Barrick Gold

“Noir Canada : pillage, corruption et criminalité en Afrique”

"Noir Canada" est lancé malgré les menaces de Barrick Gold

Barrick Gold au Congo

sites en anglais :

Barrick Gold : Company Profile

Protest Barrick.net : Global Day of Action Against Barrick Gold


Quelques liens Pascua-Lama :

Pascua Lama - Comité pour les Droits Humains en Amérique Latine

Lettre ouverte adressée à la Présidente du Chili

Le projet de la mine d'or de Pascua Lama provisoirement suspendu

Chili : Barrick Gold menace des glaciers

Déplacer des montagnes de glace

Un projet gigantesque d'extraction minière, gravement nuisible à l'environnement

Chili : mobilisations contre des méga projets miniers

Barrick et l'or des Andes

El escandaoso proyecto internacional de Pascua-Lama


L'industrie minière déplace des montagnes tout en manipulant les substances chimiques les plus dangereuses. Il est évident qu'elle produit d'irréversibles impacts sur l'environnement et les communautés. Le projet Pascua-Lama n'échappe pas à la manipulation tendancieuse de l'information en faveur des intérêts de puissants groupes internationaux. Il n'existe aucune activité minière non polluante.


mine de Chuquicamata, Atacama, Chili (parmis les plus grandes mines de

cuivre à ciel ouvert du monde, la plus grande se trouvant en Afrique du Sud)

photo Yann Arthus Bertrand

mine palabora, Afrique du Sud (4000x3564 - 4601 ko)


mine de charbon, Afrique du Sud photo Yann Arthus Bertrand


mine de charbon, Afrique du Sud


mine de diamants, Inde


mine dans le Nevada, Etats-Unis


mine d'or au Mali


mine en Afrique du Sud


mine dans le Nevada, Etats-Unis


mine sur l'île Rapu Rapu, Philippines


mine d'or dans le Colorado, Etats-Unis


mine en Colombie Britannique, Canada


mine de diamants en Afrique du Sud


mine de fer dans le Para, Brésil


mine en Amazonie, Brésil


mine d'or en Amazonie, Brésil