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12.2.10

La cuisine moléculaire, une cuisine indigne mais aussi dangereuse


Je reviens sur l'industrie agro'chimique-alimentaire, cette horrible industrie qui joue avec notre santé tout en voulant nous faire croire que son alimentation est saine. J'ai lu récemment deux articles qui méritent notre attention. La cuisine moléculaire semble avoir un problème de hiérarchie, les grands chefs sont insatisfaits...

‹‹ Olivier Roellinger, la star de Cancale, qui a jeté l’an dernier ses trois étoiles Michelin dans la baie du Mont-Saint-Michel pour ne plus être esclave d’un système où la cuisine n’a plus sa place : « Cette forme d’imposture ne m’intéresse pas. La cuisine moléculaire, c’est un leurre pour des gens qui n’ont pas beaucoup de connaissances au départ. C’est vraiment vendre du vent. Et qui finance ce lobbying ? Le syndicat des arômes industriels. Il s’agit en réalité de faire entrer des produits de synthèse par la grande porte dans les grandes cuisines d’Europe. C’est absolument abominable ».
Joël Robuchon, pourtant admirateur de Ferran Adria, va plus loin : « Les additifs, ce n’est pas bon. J’ai tout fait pour les supprimer chez Fleury-Michon. On trouve aujourd’hui dans la cuisine moléculaire des additifs qui sont pourtant interdits dans l’agroalimentaire ». Il ajoute : « Je suis à 200% contre la cuisine moléculaire, pour la bonne raison que je travaille avec les services de santé et des industriels que l’on encourage à éliminer acidifiants, colorants, édulcorants, dont certains ont des effets secondaires ». 
Aujourd’hui retiré, Freddy Girardet, l’un des grands noms de la haute cuisine, dit « qu’il faut arrêter avec les goûts brouillés et sucrés des plats d’avant garde, qui sont une succession d’amuse bouche où rien n’est identifiable, ni la texture, ni la fraîcheur, ni la saveur originelle du produit ». Le débat va-t-il enfin avoir lieu ? ››

‹‹ Celui qu’un complot médiatique anti-français orchestré depuis les USA désigne comme « Le meilleur cuisinier du Monde » vient d’annoncer la fermeture se son restaurant El Bulli, près de Cadaquès, en Catalogne, à la fin de l’année 2011. Dans le même ordre d’idée, nous apprenons également la fermeture de Chez Ginette, à La Garenne Colombes, fin 2016. Eprouvée par ses varices, Ginette Chombier, 56 ans, envisage en effet de prendre sa retraite pour ses 60 ans. Personne ne sait, pour l’heure, comment va réagir la banlieue. 
Pour en revenir à Ferran Adria, il apparaît que le célèbre chimiste alimentaire jette l’éponge après une dizaine d’années d’hystérie médiatique. Il faut dire que, au terme d’une période de gloire initiée avec sa troisième étoile au guide Michelin, obtenue en 1997, et une série de consécrations internationales de toutes formes, l’icône commençait à se fêler. 
Ce furent d’abord les accusations de l’un de ses collègues cuisiniers, le Catalan Santi Santamaria, qui dénonçait la dangerosité de certains produits utilisés par Adria dans sa cuisine moléculaire. Puis ce fut l’ouvrage du journaliste allemand Jorg Zipprick, paru en septembre 2009, qui révélait le dessous d’une gigantesque opération chimico financière, le projet Inico. On apprenait que la cuisine moléculaire n’est pas une fantaisie de cuisiniers illuminés, portés sur l’alchimie, mais le terrain expérimental d’une stratégie industrielle d’envergure nommée Inicon « Introduction des technologies innovantes dans la gastronomie moderne pour la modernisation de la cuisine », lancée en 2003 à Bremerhaven, en RFA, dans les laboratoires du TTZ (Technologie-transfer-zentrum) grâce aux subventions de l’Union Européenne. En gros, comment remplacer, un jour, l’alimentation d’origine agricole, vouée à la disparition, par des produits de synthèses élaborés en usine, de sorte que les profits de ce fabuleux marché reviennent à l’industrie, avec la bénédiction d’une élite de cuisiniers, consacrés par le guide Michelin, auxquels échoient une part des subsides de Bruxelles. Non contents de s’enrichir en composant des saveurs artificielles à base d’additifs industriels, des chimistes en toque nous empoisonnent en utilisant des substances potentiellement nocives : Alginates, isomalt, carraghénanes, nitrite de potassium, acide hydrochlorique, propionate de calcium, hydroxyle de polyglicérol, acide cyclamique, ferrocyanure de sodium, méthylcellulose, etc, etc. Un coup dur pour notre idole. ››



Autrefois, les agriculteurs conventionnels suffisaient à produire notre alimentation. Aujourd'hui, les ingénieurs et scientifiques ont rejoint le domaine agricole. On ne parle plus que de technologie alimentaire, de chimie biologique... L'industrie truffe nos aliments de résidus de pesticides, les transmute en alicaments, les farcit de composés chimiques, nombreux obtenus par synthèse pétrochimique, rien ne l'arrête. Nous devrions nous préoccuper un peu plus de ce qu'elle nous mijote...

Nestlé inaugure un Centre R&D mondial pour le développement d'une nouvelle génération de biscuits ‹‹ Il réunira des spécialistes de divers domaines, comme la nutrition, l’ingénierie, le développement de produits et le contrôle qualité. (...) La mise au point de nouvelles technologies au Centre R&D de Santiago permettra de réduire davantage la teneur en sucre et en graisses des biscuits, sans pour autant en altérer le goût ou la texture. ››. C'est rassurant...
Alicaments et cosmetofood : trop beaux pour être vrais ? ‹‹ L’industrie agroalimentaire nous promet à peu près tout aujourd’hui : et surtout de vieillir en restant jeune, beau, en bonne santé et mince... Derrière ces promesses, un mot : alicament, ces aliments censés procurer un avantage santé. On pourrait en rire... Mais là où ça fait peur c’est qu’aux Etats-Unis ou au Japon on trouve des chewing-gums contre le rhume ou, pire, des boissons empêchant le... cancer. ››
Arla propose un substitut aux oeufs en pâtisserie. Pourquoi pas lorsque l'on sait que les oeufs de catégorie B sont destinés à l'industrie alimentaire. La catégorie A correspond aux oeufs frais réservés aux consommateurs, quant à la catégorie B, elle ne présente plus les caractéristiques de la A. Saviez-vous que les oeufs de catégorie B sont aussi destinés à la population guadeloupéenne ? La « pwofitasyon » ou la malbouffe à prix d'or
Le 5ème congrès international Goût-Nutrition-Santé qui réunit chercheurs et industriels, le gratin de la malbouffe, aura lieu les 23 et 24 mars prochains.

3 commentaires:

Suzie a dit…

Cuisine moléculaire, mais quel mal ronge donc notre société, on finit vraiment par bouffer n'importe quoi.

Anonyme a dit…

Je suis chef de cuisine, je ne sais meme pas pourquoi vous parler de chose que vous ne connaissez pas.
La cuisine est un art peut importe sous qu'elle forme elle se présente.

J a dit…

Magnifique pluralité des sources, franchement, bravo! (sarcasme)
Les produits utilisés par la cuisine moléculaire sont contrôlés, et certains ont même des effets bénéfiques sur la santé.
Par ailleurs de nos jours on réalise que même un steak cuit au BBQ est cancérigène,alors bon,singulariser un type de gastronomie semble un peu inutile.