Mais ou sont donc passées les organisations internationales ? Celles qui revendiquent la préservation de la faune sauvage et de son habitat ?
Ce coup-ci, j'en ai après Greenpeace. J'ai découvert récemment sa campagne en Espagne dénonçant la dégradation du littoral menacé par l'urbanisation. Même si je n'ai pas envie de me mettre les espagnols à dos et contester la beauté de l'Andalousie, je me demande pourquoi Greenpeace ne se tourne pas plutôt vers les côtes tropicales de plus en plus ravagées par l'industrie touristique.
De l'autre coté de l'Atlantique, forêts et mangroves disparaissent. Les côtes d'Amérique Centrale sont riches en biodiversité (primates, félins, reptiles, ...) mais pour combien de temps encore ? Les amphibiens sont gravement menacés par le réchauffement climatique et la dévastation de leur habitat. Des zones entières sont rasées puis asséchées pour faire place à des complexes touritiques. Il y a peu, lors d'une conférence internationale au Brésil, 700 experts alertaient sur le danger de dégrader les zones humides :
"Ces "bombes" que redoutent les scientifiques sont tout simplement les zones humides de la planète, telles que les marais, que les activités humaines dégradent à vive allure. Drainages, remblaiements, plantations dévastent ces régions fragiles, qui risquent de libérer des grandes quantités de gaz à effets de serre, accélérant ainsi le réchauffement de la planète." source
Au Mexique, des forêts entières ont disparu au détriment de villes pour touristes. La côte panaméenne est aussi en proie aux investisseurs étrangers. L'industrie touristique est la bête noire des environnementalistes et associations locales. Dégradations de l'environnement, pollutions, manque d'eau potable, expropriations sont l'actualité des populations locales. Les zones tropicales fragiles sont bitumées, contaminées et polluées par cette industrie sous le regard complice des gouvernements qui vont même jusqu'à changer des lois de protection environnementale pour permettre l'invasion.
Pourquoi ce coup de gueule ? Parce qu'ici au Costa Rica, la riche biodiversité n'est pas épargnée par l'industrie touristique. Condominiums, villas de luxe, golfs, hotels poussent comme de la mauvaise herbe et personne ne se préoccupe des dégradations environnementales occasionnées. 21 marinas sont prévues dans tout le pays. Récemment, Greenpeace a dû démentir sa collaboration au projet de construction d'une marina dans le village de Puerto Viejo (un faux atout dont la Municipalité se servait pour faire avaler sa marina aux habitants du village). Greenpeace connaît les dégradations dont souffre le pays mais l'Andalousie semble avoir plus de chance... Quant à WWF, cette fondation se contente de participer aux programmes de protection des tortues marines qui devront bientôt surfer entre les yatchs pour finir perturbées par les lumières des infrastructures sur la côte. Je ne parlerai même pas de Rainforest Alliance qui n'a pas trouvé mieux que labelliser les bananes Chiquita, peut-être vous souvenez-vous de la "banane propre" cultivée sans pesticide ? Voici comment évolue cette banane tout près de chez moi, au royaume de Chiquita, où les avionnettes déversent quotidiennement leurs poisons depuis le ciel...
Je n'arrive pas à me faire à l'idée que cette magnifique côte où je vis, ressemblera un jour à ce désastre occidental que Greenpeace tente de... préserver ?
Le Costa Rica en voit de toutes les étoiles
Honduras : l'indécent "Micos Beach & Golf Resort"
Impact du développement urbain et industriel sur l'environnement - Cancun
Actualité latine (en espagnol) :
La Verdad del Sureste - Depredación criminal
Amenazan hoteles reserva de la biosfera - Mexico
Alertan por obras en zona de manglares
Investigan destrucción ambiental y corrupción en Playa Barqueta - Panamá
Aguas negras amenazan con destruir playas guanacastecas - Costa Rica
Los secretos y la contaminación de Papagayo - Costa Rica
Bahía de Tela : Honduras y el avance del Plan Puebla Panamá
Salvemos las Islas y Costas de Panamá
Mexico-turismo-responsable : denuncias
un site incontournable qui dénonce le comportement de l'industrie touristique
comme le cas de la transnationale espagnole Globalia qui a l'intention de
construire un hôtel sur un site archéologique protégé de Cozumel au
Mexique (les aberrations ne manquent pas)
la métamorphose d'un village de pêcheurs aujourd'hui employés pour
nettoyer les villas et condominiums de ceux qui ont achetés leurs terres
et leurs espérances.
Image 1 : Canal de Moin rejoignant Tortuguero, Costa Rica
Image 2 : projet touristique sur le canal de Moin (condominium, marina, villas)
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