Comment l'histoire de l'humanité va-t-elle se terminer ? Mais pourquoi donc devrait-elle s'arrêter ? Parce qu'il y a une fin à tout, d'autant plus lorsque nous la provoquons. Je me dis que je ne dois pas être la seule à me poser cette question et pourtant, quand je regarde autour de moi, je ne vois que des gens dans leur bulle, des gens qui se préoccupent de leur bien-être mais sûrement pas de celui de l'humanité, qui pensent sûrement que d'autres sont là pour gérer les événements qui ne les touchent pas directement et qui sont pourtant les conséquences du comportement de chacun.
Notre consommation enfièvre les industries meurtrières à la recherche de toujours plus de consommateurs (Nestlé, par exemple, n'a pas trouvé mieux que de commercialiser son lait en poudre en Afrique où l'eau se fait rare en plus d'être polluée). La mondialisation suppose une dispersion totale des produits de consommation mais aussi des technologies... ce qui n'est pas le cas. Les multinationales exportent leurs produits dans les pays émergents, c'est-à-dire des pays sans technologies viables pour un développement durable. Conséquences : la pollution n'est plus un problème local mais planétaire.
L'état des océans est très préoccupant. Mais comment préserver les eaux internationales quand les littoraux, eux-mêmes, sont menacés ? Les marées noires alertent les populations sur les dangers de telles pollutions. Mais les océans sont menacés par d'autres formes de pollution, notamment par les rejets de déchets nucléaires, les dégazages et des milliers de tonnes de rejets toxiques industriels charriés par les rivières et les fleuves, tout comme les polluants et déchets résultant des activités humaines. Voici quelques extraits du texte de Frédéric Bacuez au Sénégal. L'ampleur des dégâts laisse supposer que le reste de la côte africaine ne doit pas être en meilleure santé.
(...) Les 700 kilomètres de côtes sénégalaises sont mal en point. Erosion des plages et occupations anarchiques du front de mer; pollution totalement hors contrôle de la baie de Hann, au sud de la capitale; rejet dans l'Atlantique des déchets, quasiment pas collectés et traitées : le Sénégal devient une décharge à ciel ouvert, fleuves et océan en sont les incinérateurs.
(...) Sur les lieux, Haïdar el-Ali, de l'association sénégalaise Océanium*, rappelle qu'il y a une trentaine d'années un échouage similaire avait eu lieu sur la même plage de Yoff. Les anciens du quartier le confirment; ils n'ont pas oublié qu'à l'époque bon nombre des habitants avaient été intoxiqués après avoir consommé la chair des 'baleines pilotes'.
(...) Déjà, le 14 mars dernier, c'est probablement l'hyper pollution de la baie de Hann, une immensité huileuse vue d'avion, qui a achevé cette authentique baleine blessée de près de douze mètres venue s'échouer sur les plages sordides entre Rufisque et Bargny, dans la banlieue sud de Dakar. Le 19 juin 2004, c'était la plage de Saint-Louis qui avait réceptionné la dépouille d'un jeune cachalot.
(...) Sur la côte nord du Sénégal, des hécatombes massives de dauphins sont régulièrement notées. Notamment fin mai début juin. En juin 2004, une expédition scientifique associant Océanium avait parcouru l'infinie plage qui court de l'embouchure du fleuve Sénégal, au bas de la Langue de Barbarie, jusqu'à Nouakchott, capitale de la Mauritanie : on y avait dénombré les cadavres de cent trente six dauphins, de plusieurs espèces, de deux globicéphales noirs, de quelques tortues luth et tortues vertes, et d'importantes quantités de poissons de grande taille. Au niveau du parc national de la Langue de Barbarie (écosystème intercotidal de 2 000 hectares prolongé en mer par une Aire marine protégée - AMP), ce sont les tortues qui sont devenues une quasi fiction. Il y a dix ans, on comptait encore quelques dizaines de nids au pied du cordon dunaire, fréquentés par quatre espèces de tortues marines : la verte, la luth, l'imbriquée, l'olivâtre. Après 216 sorties sur le terrain - dont 144 nocturnes- par les écogardes du parc national, entre 2000 et 2006, c'est désormais certain : il n'y a plus aujourd'hui aucun nid sur la Langue de Barbarie. Seulement des cadavres, de deux tortues imbriquées, de deux tortues olivâtres, de sept tortues vertes, de sept tortues luth. Celles-ci ne fréquentent plus la zone, ou alors épisodiquement lors de leurs migrations depuis la Mauritanie vers le sud. L'ouverture irréfléchie de la brèche artificielle dans le cordon en amont du parc, afin d'éviter l'inondation de la ville de Saint-Louis, a surtout permis de déverser en quantité industrielle dans l'océan tous les déchets solides dont se débarrassent allègrement les habitants du delta.
Qu'en est-il du continent américain ? Au Costa Rica, 1,5 million sur 4 millions d'habitants vivent à San José, une capitale qui ne compte aucun centre d'épuration d'eau, ni même de centre de traitement des déchets solides (évidemment, le reste du pays n'est pas mieux loti). Et pourtant, ces 1,5 millions de personnes consomment à la cadence d'une capitale occidentale. Où vont les déchets ? Ils sont enterrés. Où vont-les eaux usées ? Vers l'océan pacifique. Cet exemple laisse supposer qu'il en est de même pour les autres pays d'Amérique Centrale et d'Amérique Latine.
Au bout du compte, à chaque technologie, son flot d'informations affligeantes...
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