Une fois de plus, la Russie démontre que le nucléaire n'est pas compatible avec le développement durable. Les incendies qui ont déjà ravagés des milliers d'hectares contaminés par la radioactivité, occasionnent de graves contaminations des sols mais aussi atmosphérique. On remarquera l'indifférence du gouvernement français face à cette catastrophe mais comment se comporter autrement lorsqu'on se trouve être le filou du lobby nucléaire ?
Selon les informations mises en ligne par le gouvernement russe, environ 4000 hectares ont brulés dans les zones les plus contaminées par les catastrophes de Tchernobyl et Mayak. Mais lorsque l'opinion internationale s'est emparée de cette information, celle-ci a subitement disparu du site internet. Le Réseau Sortir du Nucléaire dénonce l'opacité des autorités russes qui tentent à tout prix de minimiser la gravité de la situation.
Vladimir Sliviak, co-président de l’association environnementale russe Ecodefense : « La situation dans les territoires contaminés est grave. Cela concerne l’ouest du pays, les régions autour de Briansk, Oryol, Tula, Kaluga, près de la frontière avec la Biélorussie, sans compter la zone contaminée près de Mayak. Pour le seul mois de juillet, on y a recensé jusqu’à 500 feux ! Des éléments radioactifs ont donc déjà été disséminés dans l’atmosphère depuis plusieurs semaines, puis dispersés par les vents dans les régions avoisinantes. Nous ne pouvons pas dire dans quelle direction. Les autorités russes devraient en informer la population, mesurer les contaminations et aider à l’évacuation des territoires les plus touchés. Mais jusqu’ici, ils n’ont rien fait et continuent à répéter qu’il n’y a pas de problèmes, voire que les forêts contaminées n’ont jamais brûlé ! Pour l’instant, les ONG peuvent parler librement, mais comme en 1986, les officiels nient en bloc et persistent à répéter que tout va très bien. Apparemment, ils se moquent de l’opinion du reste du monde… »
‹‹ Un risque bien réel de contamination : Plus de 1 400 ha ont déjà brûlé dans la région du centre nucléaire de Mayak, un site de production de plutonium. En 1957, un accident nucléaire majeur s’y est produit, lors de l’explosion d’un réservoir de déchets hautement radioactifs. Cet accident a libéré dans l’environnement une quantité de radioactivité comparable à Tchernobyl, et a contaminé 450 000 personnes et 23 000 km2. Les activités industrielles du complexe de Mayak ont elles aussi gravement contaminé toute la région pendant des années. Parmi les radioéléments dispersés, on trouve du plutonium-249, qui ne perd 50% de sa radioactivité qu’au bout de 24 390 ans. Inhaler une poussière d’un millionième de gramme de plutonium suffit à provoquer un cancer du poumon. D’autres radionucléides, comme le césium-137 et le strontium-90, ont largement contaminé la zone. Les particules radioactives diffusées dans l’environnement par les incendies contamineront inévitablement des terres agricoles et donc la chaîne alimentaire, là où elles retomberont. De nombreux radioéléments peuvent se fixer dans l’organisme par ingestion ou inhalation, et provoquer des affections graves. La très officielle Commission Internationale de Protection Radiologique reconnaît depuis longtemps que "toute dose de rayonnement comporte un risque cancérigène et génétique". Les Russes sont évidemment les plus exposés à ce risque de contamination, et l’inaction de leur gouvernement est dramatique. Mais les produits contaminés pourraient se retrouver en France et d’autres pays d’Europe par le biais des importations agricoles. ››
Si dans certains esprits, le nucléaire est une énergie propre, c'est soit parce que ceux-ci ont des intérêts financiers, soit parce qu'ils ont été anesthésiés par la propagande mensongère du lobby nucléaire, appuyé par les hauts dirigeants politiques (indispensables outils à la prospérité du lobby). Il suffit de dissimuler les accidents dans les centrales nucléaires, de maquiller la dangerosité des déchets radioactifs, de faire appliquer le Secret Défense pour enrayer l'information, et hop le tour est joué ! L'énergie nucléaire, c'est tout de même plus propre, la preuve, on n'en parle pas.
Enfin, qu'on ne vienne pas me parler d'énergie propre lorsqu'elle nécessite l'extraction minière et toutes les conséquences désastreuses qui en résultent et quand ses déchets sont les plus mortels dans le temps pour la biodiversité et l'humanité. Et puis ces incendies en Russie démontrent bien que le nucléaire est une menace face au changement climatique. Les centrales nucléaires et les sites de stockages des déchets radioactifs ne sont pas conçus pour supporter des inondations, des incendies, ni même des périodes de sécheresse. Les tragédies humaines causées par les intempéries se multiplient dans le monde et nous devrions nous reposer sur cette énergie du futur ? Et quand je pense qu'on veut nous faire avaler que la voiture électrique est écolo, un peu de sérieux.
En juillet 2010, les révélations du rapport Roussely ont incommodé la nucléocratie et suscité l'intervention du Président de la République. En annonçant la réorganisation de la filière nucléaire française, ce sont pour le coup les anti-nucléaires qui ont tressauté.
Nucléaire français : ça sent le Roussely... ‹‹ Rendue publique ce mardi 27 juillet, une synthèse du rapport Roussely confirme ce que le Réseau "Sortir du nucléaire" affirme depuis longtemps : le bilan économique et industriel du nucléaire français est désastreux. Le rapport complet est toujours classé secret défense, certaines révélations étant manifestement inavouables aux yeux de l'Etat. (…) Mais le rapport Roussely préconise des solutions scandaleuses pour sauver une industrie nucléaire aux abois. Entres autres :
Faire des économies au détriment de la sûreté (…)
Détourner des financements destinés aux énergies renouvelables (…)
Museler l’Autorité de Sûreté Nucléaire (…) ››
Nucléaire : les révélations atomiques du rapport Roussely ‹‹ Mardi, le président français a livré ses propres décisions de réorganisation de la filière nucléaire française. Il se basait sur un rapport demandé à François Roussely, vice-président Europe du Crédit Suisse et président d'honneur d'EDF. Un rapport aux conclusions étonnantes, qui révèle l'ampleur des non-dits des autorités françaises sur le sujet. (…) L'auteur du rapport livre même une recommandation que d'aucuns jugeront inquiétante : "En France, il convient que l’État définisse un modus vivendi équilibré avec l’Autorité de Sûreté, c’est-à-dire réaffirme le rôle régalien qu’il ne devrait pas abandonner à une autorité indépendante." En d'autres termes, François Roussely déconseille à l'Etat de confier la vérification de la sûreté de ses installations nucléaires à un autorité indépendante. Il précise d'ailleurs son propos : "L’exercice du droit et du devoir de communication de l’ASN concerne des sujets complexes et est particulièrement délicat. Il convient d’éviter que des événements de portée très limitée conduisent à jeter une suspicion injustifiée sur l’ensemble d’une technologie." En langage non diplomatique, François Roussely explique ici qu'il faudrait que l'ASN soit plus discrète parce qu'elle ne semble pas mesurer la portée de ses propos... Loin de considérer que la sûreté des installations nucléaires est un prérequis indispensable au développement de la filière, l'ancien patron d'EDF ose écrire que ce sujet est une question avant tout politique: "La question du risque nucléaire acceptable, ou plus généralement du risque technologique acceptable, est un débat de société à part entière pour lequel la ou les réponses à donner sont naturellement du rôle du Politique." ››
Un peu d'infos
Juillet 2010 ‹‹ Le rapport (consultable en ligne) présente (seulement !) deux avancées majeures : d’abord le taux de recyclage annoncé dans le rapport est loin, très loin de celui habituellement mis en avant dans la communication d’Areva. Alors que l’industriel communique partout autour d’une énergie recyclable à 96%, le rapport annonce une économie d’uranium liée au recyclage de 12% ! Le collège associatif a même pu établir que sur les dernières années le taux effectif de recyclage se situe entre 3,9 et 1,7% (Voir pages 5 et 6 du document). Dans la même veine, la communication des industriels autour du "cycle" nucléaire est condamnée dans le rapport, qui fait la preuve que certains déchets ne sont jamais réutilisés et qu’on ne peut donc pas parler de "cycle fermé". "Ces deux exemples prouvent qu’en France le nucléaire ne survit pas à la transparence" déclare Christine Gilloire de France Nature Environnement . "Les industriels ne vont plus pouvoir faire croire que le nucléaire est une énergie propre et renouvelable. Et faire reposer l’avenir des déchets accumulés sur une hypothétique génération 4 est parfaitement illusoire." ››
Juin 2010 ‹‹ L’Etat et l’ASN publient régulièrement leur stratégie de gestion des déchets radioactifs. Cet exercice a le mérite de faire le point sur un sujet politiquement délicat et techniquement difficile. (…)
Peu connu hors du cercle « nucléocratique », ce programme vise, en gros, à trouver un exutoire à chaque type de résidus radioactifs produits en France. Ce qui n’a rien d’évident, compte tenu de la très grande diversité des produits concernés : depuis les combustibles usés des réacteurs de production et de recherche, aux déchets de médecine nucléaire, en passant par les sources radioactives de l’industrie ou les déchets du démantèlement. Différents par leur usage ou leur utilité, ces déchets et matières ont aussi des compositions chimiques et des activités radioactives distinctes. Rien à voir entre une pastille de combustible d’uranium enrichi, dont la radioactivité cessera au bout de plusieurs milliers d’années et l’aiguille d’un réveil badigeonnée de peinture au radium. La gestion de fin de vie sera donc spécifique à chaque type de déchets. (…)
Plus difficile sera l’enterrement en première classe des déchets à faible activité à vie longue. Cette catégorie comprend essentiellement les déchets « graphite » issus de l’exploitation des 9 réacteurs à uranium graphite gaz (UNGG), des déchets radifères provenant du traitement des terres rares et d’autres résidus, comme certaines sources ou des bitumes contaminés. Au total, ce sont de 50.000 à 100.000 tonnes de matériaux stockés dans différents sites qui attendent un exutoire final. Après le lancement d’un appel d’offres par le gouvernement, deux communes s’étaient portées candidates pour recevoir sur leur territoire un site de stockage, avant de se rétracter en 2009. L’Andra souhaite relancer la procédure, mais entend désormais sélectionner un territoire plutôt qu’une seule commune. En attendant, elle réfléchit à des solutions transitoires. « Notre conseil d’administration a accepté que nous construisions deux bâtiments pour entreposer temporairement ces déchets à Morvilliers (Eure-et-Loir) », annonce Marie-Claude Dupuis, la directrice générale de l’Andra. Il faudra faire vite, car les stockages temporaires du CEA, de Saclay et de Cadarache sont pratiquement pleins. En accord avec l’Etat et l’ASN, l’agence devra proposer des solutions définitives d’ici 2013.
Relativement complète, la stratégie française est loin d’être totalement opérationnelle. Ce que n’a pas manqué de rappeler le président de l’ASN. « Nous devons éviter un gros danger, celui d’adopter des solutions d’attente confortables qui feraient oublier les solutions définitives. Dans certains pays, on stocke des combustibles dans des emballages de transport qui ne sont pas conçus pour cela », a conclu André-Claude Lacoste. ››
Mai 2010 ‹‹ On les soupçonnait d’avoir débarquer en Inde via la florissante et anarchique filière du recyclage. C’est bien pire : les déchets radioactifs qui ont contaminé une quinzaine d’ateliers, causant la mort d’un ouvrier et l’hospitalisation de six autres, "proviennent d’une machine vendue en toute illégalité par l’université de New Delhi à des revendeurs de métaux", révèle Le Monde. Un incident isolé ? "Récemment, le quotidien The Hindu avait révélé qu’un laboratoire de recherche possédant des sources radioactives avait failli mettre en danger le campus fréquenté par 300 000 étudiants lors d’une inondation en janvier », rappelle le correspondant du Monde. Cela « illustre l’anarchie qui règne en matière de traitement des déchets radioactifs dans de nombreux établissements, comme les hôpitaux ou les laboratoires de recherche." Et de rappeler que la première piste évoquée est tout aussi inquiétante : "les matières radioactives ne se trouvent plus seulement dans les installations nucléaires civiles ou militaires, gérées par le comité indien de régulation de l’énergie atomique. Elles arrivent par bateau, du monde entier, dans des containers de déchets qui ne sont toujours pas scannés aux frontières." ››
Avril 2010 ‹‹ Nous venons d’obtenir des informations d’un salarié travaillant sur le site EDF de Golfech, nous signalant un incident grave survenu récemment au sein de ce centre de production nucléaire. Selon ces informations, de l’eau qui était en contact avec les barres de combustible, et qui a donc été contaminée en radioéléments, a été déversée dans l’environnement de cette centrale. Il y aurait eu, suite à ce déversement, une contamination radioactive de la nappe phréatique, essentiellement en tritium (hydrogène radioactif). Pour obtenir davantage d’informations sur ce problème, nous nous sommes tournés naturellement vers votre site internet... où nous n’avons rien trouvé. Le site internet d’EDF n’apporte également aucune information sur cet incident. Nous avons téléphoné à la centrale de Golfech le 26 avril à 16 h 30 : nous attendons depuis plus de 48 heures maintenant d'être rappelés par le service communication. ››
Avril 2010 ‹‹ La centrale de Cattenom en Moselle vient de nous fournir un exemple ahurissant de cette politique. Dans les dernières semaines, elle a connu toute une série de dysfonctionnements, à commencer par deux arrêts automatiques, l’un dû à un problème technique sur une turbine et l’autre à un faux signal. Surtout, deux barres de contrôle, éléments cruciaux pour prévenir l’emballement du réacteur, sont restées bloquées en cours de route avant une opération de déchargement du combustible. [2] Un "incident" symptomatique d’inquiétants dysfonctionnements et de la fatigue du réacteur, et dont la fréquence s’est accrue ces dernières années dans les centrales françaises ; tout comme les spectaculaires accrochages d’assemblages de combustible aux mécanismes du couvercle de la cuve du réacteur... [3]. En dépit de ces problèmes, Stéphane Dupré La Tour, directeur du site, espère cette année porter la production à 39 milliards de kilowattheures (TWh), contre 33 TWh l’année écoulée ! Une hausse qui ne correspond à aucun besoin de consommation, dans un pays en surproduction chronique... Les conséquences de cette course à la productivité sont d’autant plus inquiétantes que cette série d’"incidents" n’a pas été relayée par les médias français...
[2] Source : http://www.saarbruecker-zeitung.de. L’information n’est pas passée dans les médias français, et a été transmise par des militants luxembourgeois. [3] En octobre 2008, un assemblage combustible était restée accroché au Tricastin ; le même scénario s’était déjà produit en 1999 à Nogent sur Seine, et s’est récemment reproduit en novembre 2009 à la centrale de Gravelines. ››
Avril 2010 ‹‹ Un amendement gouvernemental dans le projet de loi Grenelle 2 propose de supprimer purement et simplement la procédure d’enquête publique pour toutes les demandes d’augmentation des rejets radioactifs et chimiques et des prélèvements d’eau des installations nucléaires. (…) Si cet amendement était voté, une simple autorisation administrative suffirait pour augmenter les rejets polluants et toxiques et les prélèvements sur la ressource aquatique au lieu d’une procédure contraignante et longue aujourd’hui : l’enquête publique. La dispense d’enquête publique serait un déni de démocratie : les populations accéderaient très difficilement à l’information et ne pourraient plus donner leur avis sur ces augmentations. Pour le Réseau Sortir du Nucléaire, cet amendement entraînerait la banalisation des pollutions nucléaires. Il constituerait un véritable blanc-seing donné à l’industrie nucléaire pour accroître discrètement les atteintes à l’environnement et aux êtres vivants, la pollution des milieux naturels et la mise en péril de la biodiversité des milieux aquatiques. ››
Avril 2010 ‹‹ M. Sarkozy et son homologue italien M. Berlusconi viennent de signer un accord sur le nucléaire dit « civil », en opposition totale avec la volonté de leurs peuples respectifs. Le Réseau Sortir du Nucléaire dénonce cet accord antidémocratique. Le peuple italien a fait démocratiquement le choix de sortir du nucléaire par référendum, en 1987. L’Italie, où le dernier réacteur nucléaire a été arrêté en 1990, a depuis lors observé un moratoire sur la construction de nouvelles centrales. Le passage en force de M. Berlusconi est malheureusement classique, dès lors qu’il s’agit des intérêts de l’industrie nucléaire. Rappelons que les citoyens français, quant à eux, n’ont jamais été consultés par voie électorale au sujet du nucléaire. ››
Novembre 2009 ‹‹ En février dernier, le Forum nucléaire lançait sa première campagne publicitaire de grande ampleur, suivie rapidement d’une seconde pendant l’été et d’une troisième en septembre 2009. Sous couvert du débat, c’est une véritable campagne de propagande qui nous aura été infligée ces derniers mois. Affiches, encarts dans les journaux, spots télés, spots radios, site internet, etc. Rien ne nous aura été épargné pour nous faire comprendre que, oui mais non, le nucléaire c’est bon pour ce qu’on a. Mais qui se cache derrière le "Forum Nucléaire" ? (…) ››
Communiqué de la CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité) 08/12/2009 : Areva, le nucléaire propre ?
La CRIIRAD dénonce les déclarations d’AREVA et demande la décontamination des sites pollués par le groupe au Niger et au Gabon.
Alors que s’ouvre le sommet de Copenhague sur le climat, Mme Anne Lauvergeon, présidente du directoire d’AREVA, a été interviewée sur France Info le 7 décembre 2009. Elle a déclaré que « le nucléaire, ça ne fait pas de CO2 » et qu’il ne produit que « de toutes petites quantités de déchets ». La CRIIRAD dénonce ces affirmations erronées et demande à Mme Lauvergon de prendre des mesures urgentes pour traiter les sites contaminés par les filiales du groupe AREVA au Gabon et au Niger.
La CRIIRAD rappelle que : 1 / le nucléaire rejette bien des gaz à effet de serre - 2 / qu’à chaque étape du processus de production, il produit de grandes quantités de déchets radioactifs dont le confinement n’est pas assuré - 3 / AREVA laisse en outre des populations vivre sur des terrains ou dans des habitations contaminées par ses activités. Quelques exemples sont indiqués ci-après.
Les décisions qui vont être prises au sommet de Copenhague ne doivent pas être fondées sur les informations erronées de l'industrie nucléaire.
Extraction de l’uranium
L’énergie nécessaire au fonctionnement des usines d’extraction de l’uranium des filiales d’AREVA à ARLIT (Niger) provient d’une centrale thermique au charbon particulièrement polluante [1]. Pour la mine et l’usine de la COMINAK, la production d’une tonne d’uranium nécessite 9,7 tonnes Equivalent Pétrole [2]. Il est probable que la mise en exploitation du gisement d’Imouraren (Niger) aura un bilan d’émission de gaz à effet de serre encore plus lourd compte tenu des faibles teneurs du minerai et de la nécessité de déplacer 3,8 milliards de tonnes de roches pour y accéder [3].
En France l’extraction du minerai a conduit à produire plus de 50 millions de tonnes de résidus radioactifs à très longue période dont le confinement n’est pas assuré [4]. Au Niger il s’agit de plus de 35 millions de tonnes de résidus radioactifs entreposés à l’air libre à quelques kilomètres de l’agglomération d’ARLIT et Akokan où vivent environ 80 000 personnes [2]. Des déchets miniers radioactifs ont en outre été utilisés pour remblayer des pistes. En 2007 la CRIIRAD a révélé que de tels déchets, présentant un niveau de radiation 100 fois supérieur à la normale étaient présents devant l’hôpital de la COMINAK (filiale d’AREVA) à Akokan (Niger) [5]. Une mission conduite par Greenpeace à AKOKAN en novembre 2009 a confirmé que des niveaux de radiation élevés persistaient sur de nombreux secteurs de la ville [6]
Au Gabon, la COMUF, filiale d’AREVA a produit sur le gisement d’uranium de Mounana 7,5 millions de tonnes de boues radioactives, dont 2 millions de tonnes ont été déversées dans la rivière. Les mesures effectuées par la CRIIRAD en 2009 montrent qu’une partie de ces déchets radioactifs est à l’air libre dans la forêt voisine. Les mesures de 2009 confirment en outre que les logements des cadres et des ouvriers de la COMUF ont été construits avec des matériaux radioactifs. Les populations sont ainsi soumises à leur insu à des doses de radiation totalement injustifiées [7].
Purification de l’uranium
La purification des concentrés uranifères est effectuée à l’usine AREVA-COMURHEX de Malvési (France). En 2007, cette usine a rejeté 384 500 tonnes d’équivalent CO2 (CO2 et N2O) pour 14 000 tonnes d’uranium produites [8]. Le fonctionnement de l’usine a généré à ce jour plus de 250 000 tonnes de boues radioactives entreposées dans des bassins non étanches [8]. Certains de ces bassins ont cédé en mars 2004 polluant ainsi la plaine voisine [9].
Retraitement des combustibles usés
L’usine de retraitement des combustibles usés qu’exploite AREVA à La Hague (France) est une des installations les plus polluantes sur le plan radiologique. Elle rejette en particulier dans l’atmosphère de très grandes quantités d’un gaz radioactif, le krypton 85 conduisant à multiplier par 60 la radioactivité moyenne annuelle de l’air dans les villages voisins [10]. Compte tenu de sa longue période (10 ans) la concentration de ce gaz ne cesse d’augmenter dans l’ensemble de l’hémisphère nord. Certains chercheurs ont soulevé la question de l’impact de cette ionisation artificielle de l’atmosphère sur le climat.
En outre l’usine de la Hague est un des principaux producteurs de gaz à effet de serre de la région Nord Cotentin. Elle a rejeté 80 551 tonnes de C02 en 2007 [11].
En outre l’usine de la Hague est un des principaux producteurs de gaz à effet de serre de la région Nord Cotentin. Elle a rejeté 80 551 tonnes de C02 en 2007 [11].
La question de l’eau
Dans son interview du 7 décembre 2009 Mme Lauvergeon s’est émue des problèmes du désertification au Sahel. La CRIIRAD rappelle que l’extraction de l’uranium est une opération qui consomme de très grandes quantités d’eau et entraine une contamination des ressources locales par des polluants radioactifs et chimiques [2]. AREVA admet qu’à l’issue des 40 ans d’exploitation du gisement d’Imouraren (Niger), il se produira un « assèchement local des nappes » [3].
S’agissant du réchauffement et des gaz à effet de serre, il faut rappeler en outre que le rendement thermique des centrales nucléaires est de l’ordre de 30 %. C'est-à-dire que les 2/3 de l’énergie fournie par la réaction nucléaire est perdue sous forme de chaleur. Cette chaleur entraine le réchauffement des eaux de mer ou de rivière utilisées pour le refroidissement des réacteurs et conduit à rejeter de très grandes quantités de vapeur d’eau via les aéroréfrigérants. La vapeur d’eau est, il faut le rappeler, un gaz à effet de serre.
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