Blog à vocation informative, à l'atmosphère parfois militantiste.

N'hésitez pas à laisser vos commentaires et états d'âme.

25.8.08

La faim du monde

Le capitalisme est à bout de souffle. La mondialisation n'a fait que creuser l'écart entre les pauvres et les riches, et l'humanité doit aujourd'hui affronter une crise alimentaire mondiale.


Changement climatique, consommation croissante de la Chine et de l'Inde, méfaits des agro-carburants, les origines de cette crise ne manquent pas selon l'industrie agro-alimentaire. Mais qu'en est-il des profits colossaux générés par cette crise ? Alors que la famine frappe plus fort chaque année les pays pauvres, Cargill, le plus grand commerçant de grains au monde, a vu ses bénéfices augmenter de 86% durant le premier trimestre 2008. Bunge, autre géant de l'alimentation, a augmenté ses bénéfices de 77%. ADM, le géant des céréales, a enregistré une hausse de 67% de ses bénéfices en 2007. Les grands distributeurs profitent aussi largement de la misère du monde. Tesco, Carrefour, Wal-Mart affirment que la vente d'aliments est le secteur le plus fructueux.


Rappelons donc à ces messieurs industriels que l'ONU a lancé un appel à l'aide internationale pour la Somalie qui est durement frappée par la crise. Et voilà l'os, cette politique agricole désastreuse n'a pas pour objectif basic d'alimenter le monde. Et même si certains veulent nous faire croire que les OGM sont la solution à la famine, la mondialisation ne porte pas secours, elle spécule, assure toute sorte de conflit et n'est profitable que pour une petite élite, gardienne des frontières. Cette dictature corrigée manipule le monde et pour que certains fassent fortune, d'autres doivent mourir.


La famine fait spéculer

«Tirez avantage de la hausse des prix des denrées alimentaires.» C’est avec ce slogan que la banque belge KBC a lancé un nouveau placement financier, indexé sur le cours de six matières premières agricoles (cacao, café, sucre, blé, maïs et soja). Pour attirer ses clients, la banque invite sans détour à saisir «l’opportunité» que représente «l’énorme accroissement de la population», «les changements climatiques», «la pénurie d’eau et de terres agricoles». Rendement estimé, mais pas garanti : 14 %.

Alors que la flambée des prix agricoles entraîne des émeutes de la faim dans de nombreux pays du Sud, est-il décent de proposer un tel produit financier ? Peut-on spéculer sur la famine mondiale ? Est-il moral de miser sur la pénurie d’eau ? L’information, sortie récemment dans la presse belge, suscite la polémique dans le pays. Indignés, les parlementaires socialistes belges ont annoncé leur intention de déposer une proposition de loi visant à «interdire l’offre et la diffusion de produits financiers dont le seul objectif est de spéculer sur la hausse des prix des denrées alimentaires et d’en tirer profit». Mercredi, les députés socialistes européens leur ont emboîté le pas, en demandant à l’Union européenne d’interdire ce type de placement.

«Je m’excuse auprès des gens qui ont été choqués par le slogan», a déclaré à Libération la porte-parole de la KBC, Viviane Huybrecht, qui avoue que le dépliant commercial était mal formulé. Mais, sur le fonds, la KBC estime n’avoir rien à se reprocher. «Ce n’est pas ce produit qui influence le cours des matières premières, assure la porte-parole. La hausse actuelle trouve son origine dans une série de facteurs comme l’augmentation continue de la population mondiale, l’impact négatif du réchauffement climatique sur les rendements agricoles, la demande croissante de biocarburants…» Elle précise que le produit s’adressait à un groupe restreint d’investisseurs sur une période de souscription de courte durée (du 1er au 29 février 2008) avec des mises de fonds très limitées.

En tout, quelques centaines d’investisseurs se sont manifestés. Mais la KBC est loin d’être la seule institution financière à proposer ce genre de placement. Selon la commissaire européenne chargée de l’Agriculture, Mariann Fischer Boël, 140 fonds indexés partiellement ou totalement sur les prix des matières premières agricoles ont été lancés en février dans l’Union européenne.


La famine : pénurie ou problème de répartition ?


Un récent rapport de la FAO, SIWI et IWMI dénonce l'énorme gaspillage de nourriture durant la fabrication, le transport, mais aussi dans les supermarchés et chez les consommateurs. Aux Etats-Unis comme en Europe, jusqu'à 30% de la nourriture est jetée chaque année. Selon l'étude, pour éviter des pénuries d'eau et de nourriture, il faudra réduire la surproduction et le gaspillage de moitié d'ici 2025.


"Les récentes émeutes de la faim l’ont montré : des millions d’hommes et de femmes ne mangent pas à leur faim. Pourtant, des tonnes de nourriture encore consommables sont jetées chaque année." Et si on généralisait le système des banques alimentaires?


Crise alimentaire : le commerce de la faim

Cherchons les causes et non les coupables, regardons à long terme

Le scandale des denrées alimentaires gaspillées

Les baleines à bosse sauvées de l'extinction mais pas du Japon

L'IUCN vient de déclasser la baleine à bosse dans sa liste rouge des espèces menacées, ce qui signifie que les mesures adoptées pour préserver cette espèce ont porté leurs fruits. Malheureusement, si la Commission Baleinière Internationale ne cède pas aux caprices du Japon, celui-ci a menacé de reprendre la chasse à la baleine à bosse, chasse à laquelle il avait renoncé en décembre 2007.


Les espèces disparaissent, les océans sont de plus en plus pollués, l'industrie baleinière fait du chantage, je ne sais pas si nous pouvons souffler pour ces merveilleuses créatures. Attendons les prochaines mises à jour de la liste rouge.


Les baleines à bosse sauvées de l'extinction ?

Les baleiniers japonais utilisent les baleines à bosse pour faire du chantage

Protéger ou produire, il faut choisir

Pour ne pas contrarier sa production industrielle, l'administration Bush souhaite assouplir la loi de protection des espèces en danger. Elle vient de proposer un texte qui sera inutilisable pour réglementer les émissions de CO2. L'industrie américaine est régulièrement confrontée aux satanées lois de protection environnementale. Il était tant de mettre un peu d'ordre capitaliste dans ce foutoir... Dans la lancée, l'Alaska veut retirer l'ours polaire des espèces menacées car sa protection risquerait d'interférer sur la construction de futurs forages de pétrole et de gaz sur la côte.


La protection et l'exploitation industrielle ne sont pas conciliables, les maîtres du monde en savent quelque chose. Mais alors, seraient-ils moins hypocrites que le reste du monde ? Qui faut-il croire ? Ceux qui affaiblissent les lois pour pouvoir continuer de produire ou ceux qui nous font croire que des textes nous protègent de la production industrielle ?

24.8.08

Gandoca-Manzanillo, mon paradis

Il est tant de vous faire partager mon atmosphère, vous comprendrez mon obstination à vouloir préserver l'environnement. Se déconnecter de l'occident, c'est réaliser à quel point la vie est fragile. Voici en image ce qui m'a fait prendre conscience.

Galerie Amphibiens

Galerie Oiseaux

Galerie Papillons

Galerie Divers
Gandoca-Manzanillo

Greenpeace sous les tropiques ?

Mais ou sont donc passées les organisations internationales ? Celles qui revendiquent la préservation de la faune sauvage et de son habitat ?


Ce coup-ci, j'en ai après Greenpeace. J'ai découvert récemment sa campagne en Espagne dénonçant la dégradation du littoral menacé par l'urbanisation. Même si je n'ai pas envie de me mettre les espagnols à dos et contester la beauté de l'Andalousie, je me demande pourquoi Greenpeace ne se tourne pas plutôt vers les côtes tropicales de plus en plus ravagées par l'industrie touristique.


De l'autre coté de l'Atlantique, forêts et mangroves disparaissent. Les côtes d'Amérique Centrale sont riches en biodiversité (primates, félins, reptiles, ...) mais pour combien de temps encore ? Les amphibiens sont gravement menacés par le réchauffement climatique et la dévastation de leur habitat. Des zones entières sont rasées puis asséchées pour faire place à des complexes touritiques. Il y a peu, lors d'une conférence internationale au Brésil, 700 experts alertaient sur le danger de dégrader les zones humides :


"Ces "bombes" que redoutent les scientifiques sont tout simplement les zones humides de la planète, telles que les marais, que les activités humaines dégradent à vive allure. Drainages, remblaiements, plantations dévastent ces régions fragiles, qui risquent de libérer des grandes quantités de gaz à effets de serre, accélérant ainsi le réchauffement de la planète." source

Au Mexique, des forêts entières ont disparu au détriment de villes pour touristes. La côte panaméenne est aussi en proie aux investisseurs étrangers. L'industrie touristique est la bête noire des environnementalistes et associations locales. Dégradations de l'environnement, pollutions, manque d'eau potable, expropriations sont l'actualité des populations locales. Les zones tropicales fragiles sont bitumées, contaminées et polluées par cette industrie sous le regard complice des gouvernements qui vont même jusqu'à changer des lois de protection environnementale pour permettre l'invasion.


Pourquoi ce coup de gueule ? Parce qu'ici au Costa Rica, la riche biodiversité n'est pas épargnée par l'industrie touristique. Condominiums, villas de luxe, golfs, hotels poussent comme de la mauvaise herbe et personne ne se préoccupe des dégradations environnementales occasionnées. 21 marinas sont prévues dans tout le pays. Récemment, Greenpeace a dû démentir sa collaboration au projet de construction d'une marina dans le village de Puerto Viejo (un faux atout dont la Municipalité se servait pour faire avaler sa marina aux habitants du village). Greenpeace connaît les dégradations dont souffre le pays mais l'Andalousie semble avoir plus de chance... Quant à WWF, cette fondation se contente de participer aux programmes de protection des tortues marines qui devront bientôt surfer entre les yatchs pour finir perturbées par les lumières des infrastructures sur la côte. Je ne parlerai même pas de Rainforest Alliance qui n'a pas trouvé mieux que labelliser les bananes Chiquita, peut-être vous souvenez-vous de la "banane propre" cultivée sans pesticide ? Voici comment évolue cette banane tout près de chez moi, au royaume de Chiquita, où les avionnettes déversent quotidiennement leurs poisons depuis le ciel...






Je n'arrive pas à me faire à l'idée que cette magnifique côte où je vis, ressemblera un jour à ce désastre occidental que Greenpeace tente de... préserver ?




Le Costa Rica en voit de toutes les étoiles

Honduras : l'indécent "Micos Beach & Golf Resort"

Impact du développement urbain et industriel sur l'environnement - Cancun


Actualité latine (en espagnol) :

La Verdad del Sureste - Depredación criminal

Amenazan hoteles reserva de la biosfera - Mexico

Alertan por obras en zona de manglares

Save River Maya

Investigan destrucción ambiental y corrupción en Playa Barqueta - Panamá

Aguas negras amenazan con destruir playas guanacastecas - Costa Rica

Los secretos y la contaminación de Papagayo - Costa Rica

Bahía de Tela : Honduras y el avance del Plan Puebla Panamá

Salvemos las Islas y Costas de Panamá

Mexico-turismo-responsable : denuncias

un site incontournable qui dénonce le comportement de l'industrie touristique

comme le cas de la transnationale espagnole Globalia qui a l'intention de

construire un hôtel sur un site archéologique protégé de Cozumel au

Mexique (les aberrations ne manquent pas)

Playas del Coco

la métamorphose d'un village de pêcheurs aujourd'hui employés pour

nettoyer les villas et condominiums de ceux qui ont achetés leurs terres

et leurs espérances.


 

Image 1 : Canal de Moin rejoignant Tortuguero, Costa Rica

Image 2 : projet touristique sur le canal de Moin (condominium, marina, villas) 


17.8.08

Le Préfet du Val d'Oise sous la pression des citoyens responsables

Je venais tout juste de poster mon message à propos de l'abattage des oies à Cergy-Pontoise quand une bonne nouvelle est arrivée sur mon mail. Grâce à de nombreux courriers de protestation dont un de Brigitte Bardot, le Préfet a suspendu sa décision de tuer les oies.


Un grand merci aux amis des oies et un bonnet d'âne au Préfet du Val d'Oise qu'il aura fallu empoisonner pour que soient adoptées des méthodes alternatives à cette honteuse tuerie.


Une autre protestation plus au Sud :

Alors que de plus en plus de routes à grande circulation sont équipées de passage à faune, une portion de route en Ariège ne dispose toujours pas de cet aménagement alors que de nombreuses collisions se produisent chaque année. Récemment, un ours a été renversé parce que les autorités compétentes ne sont toujours pas disposées à prendre les mesures nécessaires. C'est le combat, cette fois-ci, de l'association Pays de l'Ours qui souhaite attirer l'attention des responsables de cette situation.


Il est plus facile d'éliminer que d'anticiper

"Depuis l’année 2000, des oies de Bernaches du Canada sont installées sur le plan d’eau de la base de loisirs de Cergy-Pontoise, à l’Ouest de l’Ile-de-France. Visiblement le site leur convenait puisqu’on en dénombrait près de 200 dernièrement. Néanmoins, suite à un arrêté préfectoral du 7 août, environ 3 oies sur 4 vont être abattues. La décision a été arrêtée suite aux résultats des dernières analyses des eaux de baignade de la base, lesquelles font apparaître une qualité d’eau moyenne, en attribuant cette dégradation à la population d’oies." source


Quel doigté ! Une fois de plus, les pouvoirs publics nous démontrent

leurs capacités à maîtriser les problèmes environnementaux.


Mais comment allons-nous lutter contre le changement climatique si nous sommes incapables d'anticiper une pollution provoquée par 200 oies ?

Je crains que l'avenir nous réserve quelques arrêtés préfectoraux...


Vedanta va anéantir l'une des plus anciennes tribus isolées d'Inde

La Cour Suprême indienne vient d'autoriser la compagnie britannique Vedanta à exploiter une mine de bauxite (matière première de l'aluminium) sur la montagne Niyamgiri en Inde orientale. Cette gigantesque mine à ciel ouvert va détruire une grande partie de la montagne, une vaste étendue de forêt primaire et spolier l'une des plus anciennes tribus isolées, les Dongria Kondh.


Ces derniers ont tenté de bloquer la construction de la route qui doit mener à la mine. Ils ont la ferme intention d'organiser des protestations afin d'être entendus et épargnés.


Survival International fait pression sur les actionnaires pour que soit abandonné ce projet minier. Pendant ce temps, sur son site internet, Vedanta prétend respecter l'environnement et affirme être socialement responsable...


"C'est l'histoire d'une usine à 900 millions de dollars, construite en toute illégalité avec le soutien des pouvoirs publics. Bienvenue à Lanjigarh, petite bourgade perdue de l'est de l'Inde, choisie il y a cinq ans par Vedanta Ressources, filiale du groupe britannique Sterlite, pour implanter une gigantesque raffinerie d'alumine. Erigée dans l'une des zones les plus reculées du pays, l'installation flambant neuve est en train d'effectuer ses premiers essais. Objectif : fabriquer un million de tonnes d'alumine par an en exploitant les gigantesques gisements de bauxite qui se trouvent à proximité, enfouis sous les sommets de la chaîne des Nyamgiri. Pour l'export uniquement, puisque l'Inde affiche déjà un surplus d'aluminium.

Bizarrement, Vedanta a cependant construit son usine sans avoir auparavant obtenu l'autorisation d'exploiter une mine... Une anomalie parmi bien d'autres dans ce projet devenu la bête noire des écologistes, des militants des droits de l'homme, et surtout de bon nombre de paysans des environs." lire la suite

Survival International :

Actualités & Campagnes par peuples • Actualités par pays


    

Permis de détruire pour Vedanta (mai 2009)

14.8.08

Areva au Niger, modèle d'un colonialisme nucléaire

Les centrales nucléaires françaises sont en grande partie nourries par l'uranium nigérien qui est exploité, depuis les années 70, par le géant du nucléaire français, Areva. Le Réseau "Sortir du Nucléaire" dénonce, une fois de plus, la politique de ce groupe au Niger. "Le pouvoir économique reste aux mains de multinationales étrangères qui, en échange d'un soutien au régime autoritaire en place, pillent le pays de ses richesses".


janvier 2008 : Sortir du Nucléaire pointe les négligences d'Areva au Niger

août 2008 : ''Sortir du nucléaire'' dénonce Areva


En 2003, la CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité) dénonçait dans un rapport, les problèmes de déchets radioactifs et d'exposition de la population aux rayonnements ionisants (poussières radioactives dans l'air ambiant, dispersion de ferrailles contaminées, contamination des vêtements des travailleurs, de la chaîne alimentaire et de l'eau).


"La collecte des ordures ménagères : Les membres de l'ONG Aghir In'Man nous ont expliqué que les ordures issues des cités minières enclavées dans les villes d'Arlit et Akokan étaient collectées respectivement pour le compte des compagnies minières Somair et Cominak puis déversées à même le sol dans les faubourgs des deux villes. Nous avons pu nous rendre sur la décharge d'Arlit où les ordures sont étalées sur plusieurs hectares avec des enfants et femmes pieds nus, des chèvres et des ânes au milieu des ordures." 

Lire le rapport complet - Impact de l'exploitation de l'uranium par les filiales de COGEMA-AREVA au Niger (décembre 2003)

"Bien que son matériel professionnel aie été confisqué, l'équipe CRIIRAD a pu effectuer sur place un certain nombre de constatations inquiétantes  et notamment :

- La dissémination de ferrailles radioactives dans les rues d'Arlit, d'autant plus préoccupante que tout est recyclé (y compris comme ustensile de cuisine) 

- Le stockage à l'air libre de déchets radifères très radiotoxiques, 

- L'insuffisance des moyens de contrôle radiologique des services de l¹Etat nigérien."

Lire le communiqué complet - Conditions d'exploitation de l'uranium au Niger (février 2005)


Complément du rapport - Bilan des analyses (avril 2005)

CRIIRAD - Dossier 2005 Niger - Complément photographique

CRIIRAD - Dossier Niger : tous les documents


Nous sommes en 2008 et le peuple nigérien continue de souffrir pour le compte de l'occident. Pire, Areva ne compte pas s'arrêter là. La compagnie souhaite étendre son domaine d'exploitation pour faire face à une demande mondiale croissante d'uranium. Elle va exploiter un nouveau gisement, le site d'Imouraren, qui sera le plus grand projet d'extraction d'uranium mené en Afrique. Autant dire, d'importantes contaminations en perspectives... De plus, l'ouverture de ce site va créer un nouvel afflux de population et va intensifier le problème du bois mort, un élément vital pour le fonctionnement des écosystèmes arides mais aussi pour les habitants qui l'utilisent pour cuisiner et construire des clôtures et des puits.


Au nord du Niger, l’extraction de l’uranium a créé deux villes dans une zone désertique. Les besoins en bois de leurs habitants détruisent les ressources forestières de la réserve naturelle voisine de l’Aïr-Ténéré.

Villes champignons

Le géant du nucléaire français Areva exploite l’uranium au nord du Niger depuis les années 70. A cette époque, la découverte de gisements dans la région saharienne du pays provoque la “sortie de terre” de deux usines d’extraction du minerai. Des bâtiments permettant de loger les employés des mines sont construits dans cette zone inhospitalière, au milieu de nulle part, là où pratiquement aucun arbre n’est capable de pousser. C’est le point d’ancrage de deux nouvelles villes sœurs : Arlit et Akokan. Le “boom de l’uranium” provoque alors un appel de population de toute l’Afrique de l’Ouest. On pense pouvoir facilement faire fortune dans cet eldorado nigérien. Arlit est ainsi bientôt surnommé “Deuxième Paris”, en référence aux espoirs que cette ville suscite auprès des populations. Arlit et Akokan totalisent aujourd’hui environ 80 000 habitants.

Une réserve naturelle exceptionnelle

A 120 km à l’est de ces deux villes induites, existe l’une des plus vastes zones protégées d’Afrique, d’une surface équivalente à 3 régions françaises. La Réserve Naturelle Nationale de l’Aïr et du Ténéré est constituée par une partie des montagnes de l’Aïr et du désert du Ténéré. Plusieurs milliers de touaregs vivent dans cette aire protégée. Elle est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité et fait partie du réseau des réserves de biosphère de l’UNESCO (1). Elle abrite une faune et une flore sahariennes remarquables mais fragiles comme le mouflon à manchettes, la gazelle dorcas, le babouin, diverses espèces d’acacias ou le rare olivier sauvage. L’altitude du massif de l’Aïr engendre d’avantage de précipitations que dans les zones alentours. Ces conditions climatiques favorables permettent l’existence de zones boisées, notamment dans les fonds de vallées. lire la suite


Areva profite de l’état d’urgence au Niger pour valider son énorme projet minier 

"Des milliers d’éleveurs, maraichers, artisans, acteurs économiques sont directement menacés par la future mine d’Areva : spoliation des terres agro-pastorales, destruction de la faune et de la flore, contamination de l'air, contamination radiologique, épuisement et pollution de la nappe phréatique, pollutions annexes innombrables et destruction irrémédiable du tissu socioéconomique... Les populations autochtones et les ouvriers subissent déjà depuis 40 ans les conséquences désa streuses des activités minières de la société à Arlit et Akokan."

Site du collectif "Areva ne fera pas la loi au Niger"

Communiqué du Collectif

Dossier Tchinaghen Août 2008.pdf "76 pages pour mieux comprendre la situation dramatique que traverse le Nord-Niger : populations autochtones, enjeux géostratégiques, eau, conflit armé, crise humanitaire, droits de l'Homme"


Bravo pour la France, félicitation pour Areva, dommage pour les Touaregs

"Aujourd’hui, les touaregs s’inquiètent de la distribution tous azimuts de permis de recherche et d’exploitation d’uranium sur leurs territoires sans que ne soit envisagée aucune mesure de compensation visant à en amortir les conséquences. Les tribus concernées devront quitter les lieux à la recherche d’hypothétiques territoires d’attache et de nomadisation. Les ressources exploitées donnent à l’Etat les moyens de les combattre, les maîtriser et les réduire à l’état de réfugiés dans leur propre pays.

(...)

Encore une fois sont mis en balance et de manière flagrante la richesse matérielle et la valeur humaine. La réalité est là, inutile de se voiler la face."

Issouf Ag MAHA, Maire commune Tchirozérine
Agadez Niger


Mais quel discours tient donc Areva ?

"AREVA a fait du développement durable la clé de voute de sa stratégie industrielle avec la triple ambition d'une croissance rentable, socialement responsable et respecteuse de l'environnement".


Tandis qu'Areva affiche sa politique de développement durable, la situation du Niger s'empire. En France, consommer de l'électricité, c'est participer à la "guerre de l'uranium", mais qui pense au Niger en touchant à son interrupteur ?


Ne soyons pas complices de cette industrie meurtrière.

Economiser l'énergie est un acte écologique mais avant tout humanitaire.


13.8.08

Pollution d'une rivière dans les Yvelines

Qui devons-nous pointer du doigt cette fois-ci ?

l'usine d'incinération de Thiverval-Grignon.

Mais que c'est-il passé ? Un nettoyage d'une cuve a dérapé dans la Mauldre.

Au menu : ammonium, nitrite et zinc.

Les dix communes traversées par cette rivière sont touchées.

C'est tout simplement scandaleux.


Ce genre d'incident démontre bien que, quelque soit la fiabilité de la technologie, de l'ingénierie, le calcul des probabilités "d'erreurs" humaines est le plus grand risque que nous puissions craindre.


L’usine d’incinération a empoisonné la rivière

incineration.org - Carte des incinérateurs en France


"(...) Les incinérateurs d’ordures ménagères produisent d’autres déchets hautement toxiques : les mâchefers, qui peuvent représenter 30% du poids de ce qui est brûlé. Ces matières contiennent des métaux lourds : plomb, cadmium, mercure et autres polluants organiques persistants comme les dioxines... Bien que potentiellement cancérigènes, mutagènes et repro-toxiques (CMR) on enfouit ces scories soit dans des CSDU, soit on les utilise comme remblais, en se basant sur une circulaire non-conforme au droit européen. (...)" source Ecologie Appliquée



12.8.08

"Agriculture et Biodiversité", une expertise de plus

Un grand merci à l'INRA pour la publication de sa récente expertise éloquente mais certainement pas révélatrice "Agriculture et biodiversité". Cette étude, sollicitée par les ministères de l'Agriculture et de l'Ecologie, dresse le bilan des impacts de l'agriculture sur la biodiversité pour conclure que l'agriculture bio est bien la solution à la préservation de l'environnement. Il est même remarqué que dans les zones d'arboriculture du sud de la France, la réduction d'emploi des pesticides préserve la biodiversité !


Mais pourquoi cette  étude aujourd'hui ? Un doute régnait-il encore dans les couloirs de ces ministères ? Les propos de l'INRA m'ont rassuré (un cours instant seulement) : "Si les bienfaits de l’agriculture biologique pour la biodiversité ne sont évidemment pas une découverte puisqu’ils sont l’essence de ce mode de production, le fait que ce soit ainsi souligné par une expertise de l’INRA à la demande des ministères de l’Ecologie et de l’Agriculture a valeur de symbole. Après les grandes crises sanitaires des dernières années et l’impact du Grenelle de l’Environnement sur la prise de conscience des citoyens et des consommateurs, l’agriculture biologique s’impose de plus en plus comme le mode de production agricole le mieux à même de conjuguer agriculture et préservation de l’environnement."


Les ministères ont tout simplement suscité l'expertise, non dans le but d'analyser, mais de sensibiliser. Cette "valeur de symbole" me semble grotesque. Utiliser l'argent des contribuables pour symboliser des expertises qui se répètent et se rejoignent depuis des années, pendant que les OGM entrent en force sur le territoire français, que les pesticides destructeurs ne semblent pas avoir d'ennemis au gouvernement et que l'industrie agroalimentaire tue le commerce équitable, je pense que certains devraient faire eux-mêmes l'objet d'une étude métalogique... La science du raisonnement a encore beaucoup à apprendre.

 

Combat Monsanto - Les bienfaits de l’agriculture biologique

pour la biodiversité remarqués par l’INRA

Confédération Paysanne

10.8.08

S'intoxiquer volontairement pour prendre conscience


Et bien oui, c'est possible aujourd'hui. Des associations américaines proposent des "toxic tours" aux touristes en manque de pollution. Partir à la conquête des sites les plus pollués et détériorés par l'industrie, il fallait y penser ! La pollution est aujourd'hui au sommet des débats à l'ouest, mais il fallait s'en douter, le pays de la liberté ne s'est rien refusé à part protéger son environnement.


Si visiter des poubelles industrielles peut calmer nos ardeurs de consommateur, pourquoi pas, mais je reste persuadée qu'il faut être américain pour adhérer à ce concept. Je ne critiquerai pas l'idée, mais à chacun sa méthode. Pour ma part, je me contenterai d'internet et de Google Earth (1), deux excellents moyens d'illustrer sans danger l'état actuel de notre planète (quoique qu'avec Miss Wifi...).


Que nous le voulions ou non, nous sommes continuellement intoxiqués. Devoir assimiler  "loisir" avec "bol de pollution" est tout de même un sacré challenge qui demande un certain courage.


Voici quelques photos de sites industriels pollués sur les 344 répertoriés par Superfund365 (site en anglais). Le site Field Brook dans l'Ohio détient le record avec plus de 1500 contaminants à son actif.


Eau polluée sur le site Leviathan, une mine à ciel ouvert en Sierra Nevada


Résidu huileux de vidange toxique sur le site Ringwood Mines/Landfill - New Jersey.

Ce site abandonné, constitué de plusieurs mines, s'est transformé en décharge.

Les mines ont été remplies d'ordures, de produits chimiques et métaux.


Iron Mountain Mine - Exploité durant des années (extractions de fer, argent,

or, cuivre, zinc et pyrite), ce site est aujourd'hui fortement contaminé ainsi

que la rivière Sacramento (acide, métaux lourds)


Raffinerie Diamond Head Oil - New Jersey

des volontaires de River Restoration nettoyent la rivière


Diamond Alkali Site, sans commentaire...

Quelques  sites en anglais :

Texas Toxic Tour - videos

SVTC : Silicon Valley Toxic Tour

Photo Gallery : Morgantown Toxic Tour 2008

Video : Toxic tour Richmond - California




(1)   Une parenthèse à ce sujet : Même si des associations ont recours à des outils comme Google Earth, ceux-ci servent avant tout l'économie capitaliste. De plus en plus de ventes immobilières sont visibles sur Google Earth. Au Costa Rica par exemple, l'Institut National du Tourisme (ICT) utilise Google Earth Pro pour appliquer sa lamentable politique touristique. De plus, lorsqu'un dirigeant politique revend un bout de côte costaricienne à l'industrie touristique, il opère avec l'aide de l'ICT. Les millions de dollars doivent pouvoir se dessiner sur une carte, il faut donc gommer les forêts et mangroves et présenter L'ENDROIT idyllique pour un projet eco-touristique, mais je reviendrais plus tard sur ces touristes qui tuent notre nature.

8.8.08

La jet-set fait pression sur la beauté corse

Le littoral corse est miroité par la jet-set. Ces côtes protégées sont agressées par des promoteurs et fortunés qui, de par leur comportement, nous rappellent que le respect de l'environnement ne concerne que les pauvres gens. Associations et blogs manifestent contre ces privilégiés arrogants, au mépris démesuré. L'exaspération monte en Corse... Ces peoples qui aiment tant la beauté de la Corse... surtout dans leur plalaces-bunkers en bord de mer


Le PADDUC (Plan d’Aménagement et de Développement Durable d’Urbanisme Corse) visant la préservation des « espaces remarquables », est attaqué de toute part par de grands projets de construction sur des zones littorales protégées. Dans les faits, l’application -controversée- de ce plan aboutit à des déclassements de sites protégés, laissant les mains libres à des promoteurs et à des particuliers fortunés plus sensibles aux profits qu’aux impacts environnementaux sur le littoral.


Les exemples particulièrement médiatisés des villas du publicitaire Jacques Séguéla et de l’homme d’affaires Marc Sulitzer illustrent bien ce phénomène de contournement de ce nouveau plan d’aménagement et la lutte que mène Surfrider Foundation Europe en corse. On ne sait trop comment, nos deux personnages médiatiques avaient obtenu leurs  permis de construire auprès de  la mairie de Bonifacio, en Corse du Sud. Ils n’ont pas tenu le choc face au « collectif  pour l’application de la loi de protection du littoral en Corse » soutenu par l’antenne corse de Surfrider Foundation Europe  qui, faisant preuve de ténacité, a obtenu gain de cause auprès du conseil d’Etat qui a décidé de suspendre les deux permis de construire. Surfrider Foundation Europe


Pétition pour le respect du patrimoine littoral de la Corse


Permis de construire suspendus pour Jacques Séguéla et Marc Sulitzer

Un groupe clandestin corse menace Séguéla et revendique 26 attentats

Le cadastre "enchanté", une histoire bien peu féerique

Privilèges à Bunifaziu

Les permis de construire des amis du président


"Petits arrangements corses entre amis de Sarkozy"

une vidéo mise en ligne par Patrice Saint-Jacques, retraité des services

spéciaux qui dévoile, sur son site, quelques malversations politiques



7.8.08

Dégazage sauvage dans la Manche


Un navire russe est suspecté d'avoir effectué un dégazage au large de St-Valéry-en-Caux dans la Manche. La pollution maritime de 25 kilomètres de long et 50 mètres de large, a été signalée par un hélicoptère des douanes. Le navire a été dérouté au port de Dunkerque et devrait être immobilisé. De son côté, la Fondation Surfrider s'est engagée à mener des poursuites judiciaires pour s'assurer que les pollueurs soient condamnés. Pauvre Manche, comme si la Fosse des Casquets ne lui suffisait pas...


Pollution par hydrocarbures et transport maritime

Rejets illicites - Déversements illicites

L'Ecuador star détourné à Brest pour pollution : 400 000 euros de caution

Corse: pollution maritime aux hydrocarbures dans le golfe de Galeria

De lourdes amendes requises pour deux pollutions en Méditerranée

Un navire se lache devant les Alpes Maritimes

Golfe de Fos Environnement

Dégazages sauvages : en 5 ans 14 capitaines pris en flagrant délit

Une pollution de plus pour le port d’Alger

quand les industries s'en mèlent...

Pollution par hydrocarbures dans l'estuaire de la Loire

Raffinerie Total Donges : les hydrocarbures ont atteint l'île de Ré


La pollution marine résulte de toutes les substances nuisibles provenant des activités humaines, rejetées en mer. Les agressions sont multiples : résidus de cargaison rejetés, pertes de cargaisons, rejets d'hydrocarbures, fuites au pompage de pétrole lors d'extraction en mer,  marées noires, naufrages, immersions de déchets radioactifs, engins de pêche usés et rejetés volontairement, dépôts immergés de munitions ou d'explosifs suite à des conflits armés, dépôts et rejets de boues de dragages, et sans compter la pollution drainée par les fleuves, eaux usées urbaines et industrielles, déchets alimentaires et ménagers, pesticides agricoles et contaminants industriels chariés...


Si nous sommes impuissants face à de telles pollutions comme les dégazages en mer, soyons conscients que nous sommes, en contrepartie, responsables de la pollution qui est drainée par les fleuves jusqu'aux océans, une pollution qui reflète notre consommation. A bien y réfléchir, il suffirait de diminuer notre consommation pour épargner aux océans un tel trafic maritime et ses monstrueux dégazages.

" Les littoraux sont le réceptacle des pollutions continentales, drainées par le lit des rivières, et charriant aussi bien des pesticides et des nitrates d'origine agricole, que des contaminants industriels. Les nouvelles formes de pollutions chimiques qui apparaissent sur le littoral sont préoccupantes. Au-delà des spectaculaires marées noires et des accidents pétroliers, les contaminants chimiques qui infiltrent le milieu marin sont souvent invisibles à l'œil, et pourtant très dangereux. Leur discrétion leur a valu d'être quelque peu "oubliés" des grandes conventions internationales de protection des mers. L'écotoxicologie analyse les effets des polluants sur le monde vivant et les risques qu'ils génèrent sur la santé. L'étude des polluants chimiques implique, entre autres choses, de connaître leur transformation, c'est-à-dire leur spéciation. A l'issue des analyses, les laboratoires avertissent les autorités compétentes pour qu'elles interdisent la consommation des produits marins de la zone susceptible d'être contaminée, car les polluants chimiques peuvent suivre la chaîne alimentaire jusqu'à l'homme. Les points chauds dans ce domaine : l'épisode de pollution par le cadmium en Gironde a laissé des traces, et l'estuaire est toujours sensible ; la baie d'Arcachon a été il y a quelques années touchée par les polluants issus des peintures anti-salissures ; les côtes du Languedoc-Roussillon, aspergées d'anti-moustique dans les années 60, sont toujours concernées par la pollution au DDT (Dichloro-Diphényl-Trichloréthane, retiré de la vente en 1972) ; enfin, la baie de Seine est atteinte par les PCB (Polychlorobiphényles). "

Pierre-Jean Labourg, CNRS-Université de Bordeaux


Extraits du dossier de presse "Planète Océan" réalisé par la Commission Océanographique Intergouvernementale (COI) et l'Unesco :


" On estime que 75% de la pollution marine est d'origine continentale et souvent liée à des activités quotidiennes et non à des déversements d'hydrocarbures. Les réseaux fluviaux comme ceux du Rhin ou du Danube amènent à la mer des milliers de produits chimiques. Le déversement des eaux usées entraîne la présence, dans la mer littorale, d'une quantité excessive de nutriments qui favorise la prolifération et la décomposition rapide des algues. L'eau étant alors privée d'oxygène, on constate la mort des poissons et des autres formes de vie marine. La plus récente édition de l'Etat de l'environnement du PNUE (Programme des Nations unies pour l'environnement) contient quelques constats alarmants :


- quelque 70% des déchets déversés dans le Pacifique ne reçoivent aucune forme de traitement préalable.

- de grandes quantités de polluants agricoles, et autres, sont rejetées dans les cours d'eau qui se jettent dans la mer des Caraïbes, ce qui provoque une forte pollution par les nitrates, les phosphates et les pesticides.

- quelque 1,2 million de barils de pétrole sont déversés chaque année dans le golfe Persique. "


" En amont, les activités agricoles peuvent entraîner des écoulements de pesticides et d'engrais (les polluants organiques persistants ou POP), qui finissent dans l'océan. Les courants et les vents transportent ces polluants sur des milliers de kilomètres. L'Antarctique est ainsi touché par des polluants venus de l'autre bout du monde. Des quantités anormalement élevées de certains de ces produits chimiques auraient même été retrouvées dans le corps d'Inuits, dont l'alimentation est riche en graisses d'animaux marins, là où s'accumulent les POP. "